jeudi 30 juin 2016

CCCXV ~ Belle époque

Voilà longtemps que je n’avais pas publié de billet d’inspiration, même si depuis plusieurs mois mes obsessions se suivent et se ressemblent.

Auguste Lèpere, illustrations pour À rebours de Huysmans.
Jacques Doucet, Les Hortensias bleus, ~ 1900.
Une fois n’est pas coutume, je laisse les belles images parler pour moi, car si je veux atteindre un tel niveau de perfection un jour, je n’ai guère le temps de bavarder… !

Le Printemps, Milan, 1906.
Négligé, 1910.
Robe du soir, Paris, 1908.
Robe du soir, 1903.
Liane de Pougy vers 1900.
Bord de rivière au printemps, Victor Prouvé avec la maison Courteix, Nancy, 1900.
Loie Fuller
Pendant Cascade,  Alphonse Mucha par Fouquet.

mercredi 29 juin 2016

CCCXIV ~ [花 の ダイアリー ! Le journal de Hana au Japon 3e du nom] Kyōto


Te souvient-il, ô mon âme, de ce chemin obscur que nous gravîmes sans un mot ? La nuit tombait tel un couvercle d’ardoise ; l’océan d’érables éveillait en nous les subtils souvenirs de mondes où l’on élevait un sanctuaire pour le chant d’une cascade, le frôlement d’une noctuelle ou l’ombre d’une épeire… En pareil paysage, nous prenions l’empyrée pour le gouffre, le nuage pour l’écume, et ces montagnes qui grandissaient au loin semblaient de ces géantes vagues envoyées par les dieux pour engloutir cités et empires. De tout ceci, je ne distingue déjà plus le rêve de la mémoire. Privé de netteté, mon esprit ne se fie qu’aux intuitions ; mais avec le temps celles-ci s’altèrent pour se fondre en chimères expirantes. La brume amplifie l’univers et rapetisse l’homme.


~~~

Je n’ai passé cette année qu’une seule journée dans l’ancienne capitale, curieusement si chère à mon cœur. Si je ne peux me passer ni de la ville ni de la campagne, Kyōto unit les deux dans son mystère, et je m’y sens bêtement comme chez moi ; Paris coule dans mes veines, mais mon cœur est à Kyōto. Je me sentais donc, on l’imagine aisément, très enjouée en arrivant, d’autant que je retrouvai dès le matin messalyn et sa famille. Sans nous être vraiment mises d’accord, nous sommes parties au Japon au même moment, sans toutefois nous trouver dans les mêmes villes en même temps, mais en réussissant à nous ménager quelques balades ensemble. Ainsi, nous devions nous retrouver pour boire le thé à Kyōto : cela commençait plutôt bien. Nous nous sommes rendues à Ippodo, une fameuse maison de thé du centre-ville, où j’ai pu goûter plein de choses fabuleuses, comme le shincha (littéralement « nouveau thé », qui ne m’a pas vraiment plu à la dégustation tant son goût était étrange, mais qui m’a hantée par la suite. Son arôme était surprenant, un vrai goût de bourgeon et de sève). Ma deuxième dégustation s’est portée sur un matcha incroyable. Sa couleur paraissait proche de celle des épinards, et sa consistance était complètement crémeuse. La première bolée ne donnait droit qu’à deux petites gorgées de cette sorte de pâte qui adhérait aux parois de son contenant, il fallait donc les savourer. Le goût était, lui aussi, d’une façon assez surprenante très proche de celui de l'épinard : à vrai dire le terme qui me paraît le plus juste pour le qualifier est vert ; si la couleur verte était une saveur, ce serait celle de ce matcha. Après avoir bu la première préparation, il fallait la délayer dans du hojicha, et elle se transformait alors en ce breuvage céladon plus classique qui, tout en étant exquis, ne portait ni la perfection ni la noblesse des premières gorgées. Je me souviendrai longtemps de ce philtre des nymphes extrême-orientales…

La bête.
Kyōto était décidément la ville des rencontres car Clafou-Chloé nous a ensuite rejointes, et toutes ensembles nous nous sommes rendues au Fushimi Inari (où furent prises les premières photographies qui illustrent ce billet). Je ne m’étais encore jamais rendue dans ce sanctuaire célèbre pour ses milliers de portiques orange vif, l’affront est désormais réparé : une brochette de dangos plus tard, j’étais prête à me laisser émerveiller. Le parcours fut aussi mystique que j’avais pu l’imaginer, dans une ambiance de nuages et de brouillard, très humide et douce.

La vue sur Kyōto depuis la colline du Fushimi Inari.
Au pied du premier portique, la foule était compacte, entre touristes et voyages scolaires, mais arrivés un peu plus haut, ceux qui ne comptaient prendre que quelques photos étaient déjà redescendus. Tant pis pour eux, tant mieux pour nous. Après une autre montée, notre petit groupe se scinda en deux, et Chloé et moi continuâmes l’ascension jusqu’au sommet. Pendant quelques minutes, nous nous sentîmes seules au monde. L’atmosphère était idéale ; le ciel bas, la forêt sombre, et la couleur vive du bois peint venait réveiller la brume alanguie. Contre les piliers se reposaient chenilles et araignées. J’imaginais déjà les chrysalides écloses, et les papillons de nuit voleter tout autour des statues de renard qui ponctuaient le chemin, et si Hokkaidō était pâle et rose, Kyōto vibrait de rouges et de verts. Seuls les escaliers glissants me distrayaient de mes rêveries et des jeux de lumière entre les feuilles.
En descendant à notre tour, nous trouvâmes une petite cascade pour nous rafraîchir, mais aussi une échoppe qui proposait du thé et des œufs durs. La température du thé était parfaite, et ce dernier était accompagné de yukon et d’un petit gâteau gaufré fourré à la pâte de haricot rouge. Chloé et moi discutâmes de nos vies respectives et de ce qui fait la beauté du monde. Quel meilleur endroit qu’un sanctuaire et quelle meilleur boisson qu’un thé, à Kyōto, pour accompagner des confidences qui ne se feraient nulle part ailleurs ?


Enfin, pour terminer la journée, et avant de rejoindre messalyn pour le dîner, nous nous sommes un peu promenées et (surtout !) nous sommes allées nous reposer dans un bar à chats pour voir Bob le Chat et ses compagnons.

Bob, le patron de la boîte, a l’air sympa.
Mais s’il vous plaît, ne dites pas à mon chat que loin d’elle je vais dans ce genre de bars…

mercredi 22 juin 2016

CCCXIII

Chaque veille d’anniversaire, lorsque je me penche sur l’année passée pour me rendre compte de l’étendue du gâchis, les moments qui se détachent le plus des autres sont presque toujours ceux qui se sont le plus imprimés dans mes sens, à défaut de ceux qui marquèrent une rupture ou un avancement dans la vie « effective ». Je compte les années de cette façon. Je me rappelle « l’année où il a neigé sur la plage en Normandie » (mes 14 ans) « l’année où j’ai dormi dans cette vieille auberge de Bourgogne aux lourds rideaux roses qui sentaient la lavande » (mes 17 ans), « l’année où je regardais la lumière du Soleil colorer les murs en rose en buvant du thé » (mes 24 ans).  Si l’année est bonne, je possède plein de repères de ce type, si elle est mauvaise… peu, sinon aucun, pour les plus noires d’entre elles. J’ai toujours accordé de l’importance à ce genre de petits détails, quitte à remplir des carnets entiers de phrases insignifiantes (aujourd’hui, une coccinelle s’est posée sur ma main). Et, évidemment, je dévore avec entrain toute littérature de ce type, comme les Notes de chevet de Sei Shōnagon, par exemple. Je me verrais bien écrire quelque chose comme cela un jour, une sorte d’almanach de sensations un peu romancé (encore quelque chose à rajouter à cette longue liste de pièces écrites commencées et jamais achevées.)
Je réalise aujourd’hui que cette entrée dans le quart de siècle n’a pas été le complet gâchis que je me figure habituellement, malgré (toujours… !) le manque de talent, de discipline, de temps. Je pourrais lister des dizaines d’instants de grâce datant de mes errances en Provence ou dans le Marais poitevin, de ces nuits blanches automnales à essayer d’écrire, des réveils face à un arbre en fleur, de la solitude, des lectures… C’est un bon début. Mais j’espère tout de même que pour mes 26 ans (nombre que j’aime bien parce qu’il me fait penser à de Vinci) j’aurai suffisamment de volonté et de force pour être tout autant satisfaite du spectacle des petites choses que de mon propre travail.

samedi 18 juin 2016

CCCXII ~ [花 の ダイアリー ! Le journal de Hana au Japon 3e du nom] Au nord, c’était toujours le Japon

Pour mon périple, j’avais décidé de me promener entre Hokkaidō et Kyūshū, deux îles où je n’avais encore jamais posé le pied, et c’est à mon escale à Hokkaidō que je vais consacrer ce billet. J’étais arrivée à Tōkyō-Babylone le 4 mai en début d’après-midi pour la quitter dès le 6, profitant du tout nouveau shinkansen et de ses toilettes chauffantes – tous inaugurés le 31 mars – en destination de Shin-Hakodate, dans le sud de Hokkaidō, puis d’un express pour Sapporo. Ce shinkansen flambant neuf est de couleur vert d’eau, sorte de monstre au nez phallique (si, c’est flagrant) qui transperce le vent jusqu’à Shin-Hakodate en un peu plus de quatre heures. C’est impressionnant de le voir entrer en gare, encore plus que son aïeul d’argent, sans doute à cause de cette couleur inhabituelle qui en fait une sorte d’hydre prête à dévorer le zéphyr.
J’adore prendre le train, je fus servie avec près de sept heures de voyage, traversant forêts et torrents avant de longer un golfe : le Pacifique ! L’eau ressemblait ce jour-là à un lac de mercure, sans reflet ni mouvement, si ce n’est une bordure d’écume mousseuse sur de fines plages de sable terne.


Je me sentais déjà tout excitée dans la gare de Shin-Hakodate, si petite que l’on a peine à croire que le shinkansen s’y arrête. En plein air, face aux collines, le voyageur y entend de temps à autre les petites sonnettes des ascenseurs et le chant des oiseaux : c’est tout. Parfois un train passe, comme une anomalie dans un lieu si calme, et démarre dans un sifflement de vieille locomotive. S’il faisait déjà bien chaud à Tōkyō, je me retrouvais là-bas à nouveau projetée fin mars, dans la brume et le vent, ce qui n’était pas pour me déplaire. Cette atmosphère répondait fort bien à Hugo, mon seul compagnon de voyage, qui me murmurait que Booz avait « la barbe d’argent comme un ruisseau d’avril »  – ou comme un ciel de mai à Shin-Hakodate, puis-je maintenant ajouter. Seule, à près de 1 000 kilomètres de mes vagues repères en terre japonaise, je ne voulais déjà plus jamais repartir.

Sapporo n’offre pas vraiment de grâce, peut-être un peu de mélancolie ; ville sans grande histoire, fondée sous Meiji, elle paraît pleine de non-dits : non-dits quant à l’identité japonaise, qui s’écrasait subitement sous des bâtiments aux airs occidentaux, non-dits quant au sort réservé aux Aïnu, subitement colonisés, concentrés dans des camps spéciaux ; Sapporo plane dans une brise d’insignifiance.


La maison du gouvernement, par exemple, faite de briques rouges et d’un joli dôme vert-de-gris, et qui trône au milieu du centre-ville, est un bel exemple d’appropriation des bâtisses occidentales. Au milieu des bâtiments contemporains, elle apporte néanmoins un je-ne-sais-quoi de féerique, impression renforcée dans le parc alentour où les fleurs succombaient lentement sous des bourrasques glacées et une bruine insidieuse. Je regrette de ne pas avoir pu rester pour la fête du lilas, fleur emblématique de la ville, et l’une de mes fleurs préférées.


Ici, assez peu d’informations sur les Aïnu, évidemment. Un petit musée colonial d’une pièce leur est consacré dans le jardin botanique de l’université : le Japon assume ses travers d’un revers négligent de la main. J’ai pourtant bien aimé ce musée, plutôt instructif malgré sa taille réduite. Il reprend les emplacements des maisons traditionnelles pour exposer objets d’artisanat et armes de chasse, et des crânes d’animaux ornés de frisures de paille décorent un autel sacré qui fait face au foyer consacré à la divinité du Feu, Nusa, médiatrice entre les dieux et les hommes.

La tour de la ville.

Si l’architecture ne m’a guère transportée, j’ai trouvé en revanche saisissante la perspective que les avenues bardées de centres commerciaux aux néons douteux offrent sur les montagnes. Citadine depuis le berceau, habituée au plat relief de Paris, la montagne me laisse toujours profondément troublée, comme si je réalisais tout à coup la puissance du temps et la faiblesse de mon corps. C’est, je crois, la seule poésie qui peut naître de notre modernité, cette confrontation avec ce qui la dépasse sinon la réduit à néant (pas étonnant que la culture japonaise soit si populaire de nos jours). Si quelqu’un devait réécrire ce poème aujourd’hui, ce n’est plus le mythe qui s’effondrerait dans l’abîme, mais le gratte-ciel.

Pop culture jusque sur les chantiers.
Pokemon jusque dans le métro.
Mon seul achat lié aux monstres de poche, mais quel achat. Oui, c’est un Métamorph en forme d’Aquali.
La deuxième ville que j’ai visitée à Hokkaidō est Otaru, à trente minutes de train de Sapporo, sur la côté ouest du sud de l’île. Le chemin de fer passe juste sur le côté d’une falaise, juste à quelques mètres de la mer ; on pourrait étendre la jambe et y plonger le pied (… presque). Le soleil s’était levé, donnant à l’eau ses teintes turquoise aux accents de saphir, mais le vent restait glacé ; comme un avant-goût de la Russie avec des cerisiers en fleur. Sur le trajet, de petites cabanes de pêcheurs, faites de bric et de broc, s’amassent les unes à côté des autres, mais si l’on tourne la tête de l’autre côté du train, on aperçoit alors le sommet enneigé de hautes collines, et même quelques stations de ski à leur sommet. 


Otaru est vantée pour ses canaux, là encore timide copie Meiji-esque de villes occidentales. La vue sur les montagnes est belle, là encore, et provoque l’amusante illusion de se croire sur une sorte de littoral belge avec du relief. La promenade le long des canaux est agréable, même sous les bourrasques ; quant au reste… Otaru est portuaire, avec sa criée, ses docks, ses hangars…

… ses glaces…
Difficile, donc, pour qui n’est pas un peu touché par la grâce du style industriel de se sentir bouleversé par les charmes de cette petite ville, sauf, peut-être, si vous appréciez le crabe et les œufs de saumon, spécialités du coin. Mais les goélands, eux au moins, s’y plaisent bien. J’en ai aperçu des centaines qui nichaient au bord de l’eau, à pousser leur cri chacun leur tour, l’air noble sur leur rocher au milieu de l’onde. Il y a un côté Caspar David Friedrich chez cet oiseau. Autre curiosité, au milieu des échoppes de bière et de glace, un musée de peinture vénitienne (??), sans doute à cause des canaux. Canaletto à Otaru, il fallait y penser. 

Rien à faire donc, je me sentirai toujours mieux un peu éloignée de l’homme, alors pour les jours qui me restaient, je me suis enfoncée un peu plus loin dans la campagne. Les deux lieux qui suivent ont beau faire partie des plus touristiques du sud de Hokkaidō, j’ai eu la chance de n’y croiser presque personne…
Après (encore) quelques heures à rêvasser dans le train, j’ai pu aller faire une longue balade à Noboribetsu, une ville thermale où l’on peut admirer rien de moins que la vallée de l’Enfer. Un bus part de la minuscule gare pour y emporter le touriste, et à peine en descend-il qu’il semble déjà suffoquer sous les vapeurs soufrées. 

Meurs, manant !

Quelques statues et sanctuaires animent le chemin vers la montagne, dont un petit démon sur lequel on peut verser de l’eau soufrée en priant pour une bonne santé. Plus haut, après quelques centaines de mètres de marche (la randonnée est courte, j’en ai fait le tour en deux bonnes heures), le regard est saisi par une colline d’un ocre sale ponctuée de quelques taches jaunes et verdâtres, et l’odeur ajoute à l’impression de se trouver face à un amas de pourriture. La vallée porte assez bien son nom ! Plus loin encore se trouve un lac d’une trentaine de mètres de profondeur, d’où s’échappent d’amples volutes de gaz.


La couleur de l’eau, comme de plomb, est due à sa température, proche des 130 degrés. En ébullition permanente, elle bouillonne et se trouble dans de curieux gargouillis. Un escalier permet de descendre jusqu’à un petit torrent dont la pierre, là encore, est décharnée, grise, rongée par les sources malsaines…
… Suffisamment malsaines, donc, pour devenir appréciées des touristes. Si le paysage que je vous montre ici inspire la désolation, le chaos, il suffit de se retourner pour retourner à la civilisation, à ses complexes hôteliers de grossière facture, gigantesque dortoir jeté au beau milieu des portes chtoniennes. Le Japonais en vacances aime son petit confort, et je n’aspirais qu’à m’en éloigner, alors je suis partie me perdre sur le chemin du lac Toya. J’ai enchaîné marche à pied, bus, trains minuscules sans jamais parvenir à mon but, mais les rares Japonais qui me croisaient, surpris de me trouver au milieu de nulle part, me regardaient comme une aberration, ce qui suffisait à me soulager de mon humanité.

Tout petit train.
La nuit tombe vite, au Japon. À dix-sept heures, le soleil commençait déjà à se coucher, et je profitai des distributeurs de canettes et de bouteilles chaudes pour retrouver moi aussi un peu de chaleur. J’avais prévu la tiédeur du climat, pas la morsure du vent, et je me suis plusieurs fois retrouvée transie sous mon fin gilet de coton. Mais alors, quelle joie que de tenir sa petite bouteille de thé chaud ou sa canette de chocolat entre ses mains, le Pacifique face à soi, au sommet d’un village dont on ne connaît même pas le nom !

Même plus peur de photographier le soleil.
Malgré la joie que me procuraient la fugue et l’errance, j’ai obéi au programme que je m’était fixé, et j’ai fini par aller voir le lac Toya. Mes longues promenades m’ont permis d’y arriver juste après le coucher du soleil, somptueux au milieu des collines volcaniques, même si j’ai mis du temps avant de parvenir à l’admirer. Encore une fois, je me sentais déçue, presque trahie, par les immeubles hideux qui se trouvaient face au lac et autres pitreries touristiques du même niveau que le Napoléon-kun croisé il y a trois ans à Hakone.

Sérieusement…
Sérieusement… ?!
(Le Japonais en vacances a sans doute la même notion de son petit confort que moi lorsque j’avais sept ans.)
Mais le bon côté de la trahison, c’est qu’elle ne dure qu’un temps, surtout avec un lac, surtout avec le chant des vagues qui crissent sur la pierre ponce grise et mate, ou avec celui de petits oiseaux qui font pleuvoir les pétales de cerisiers dès qu’ils s’envolent de la branche d’où ils pépient.


Malgré mes regrets, voici qu’aujourd’hui encore vient le couchant de la fin du printemps.
(Vers anonymes, Japon.)


C’est l’un de ces cerisiers qui a achevé de me séduire, d’ailleurs. Il perdait ses fleurs par centaines ; des fleurs entières, dorées de soleil, qui tombaient sans attendre ni le vent ni les oiseaux, et qui se laissaient choir avec nonchalance au pied de leur arbre. Alors je me suis dit que ce n’était finalement pas si mal ici, que je jouerais bien un peu avec les pétales, et que j’irais bien tremper mes pieds dans l’un des bains chauds qui longent la digue.


Ainsi, ces quelques images ne sont pas du tout représentatives du paysage complet, mais qu’importe. Voici l’illusion que je retiens et que j’emporte avec moi.

mercredi 15 juin 2016

CCCXI ~ Atelier Circé et Aüra Lolita à Paris

Je vous parlais il y a quelques mois du collectif Circé, depuis mué en association – dont je suis la très fière vice-présidente ; nous avons organisé les 4 & 5 juin en collaboration avec l’association Aüra Lolita deux ateliers, l’un à Paris, l’autre à Lyon, sur le thème Neo Lolita.

Notre équipe parisienne de choc.
Nous avons envahi le matcha café Umami pour deux heures et demie, le temps pour nos participantes de créer un ras-du-cou et une couronne de fleurs. Le lieu, très agréable, était propice à la concentration et à la créativité.

« Du passage de l’an 2000 à aujourd’hui, le style Gothic Lolita a connu une évolution. Aujourd’hui, on ne parle plus de Gothic Lolita mais de Neo Lolita !
Le féminin est à son renouveau, le lolita change et évolue pour arriver à sa phase de maturation. Il se fait léger et s’adapte au vestiaire de tous et de toutes. Il ne perd pour autant pas son originalité.
Il est représentatif d’une génération soucieuse du détail, soigneuse, créative, à l’imaginaire débordant. Ses membres s’expriment et se reconnaissent au travers de références culturelles et de valeurs partagées.
La seule limite au Neo Lolita est votre imagination ! »

Chaque participante avait droit à un plateau de douceurs.
Rehem en pleine démonstration.


Vous pouvez trouver les photos de l’atelier lyonnais ici. Et si l’activité de Circé vous intéresse, nous organisons un pique-nique pour notre premier anniversaire, avec un invité mystère et plein de surprises ! Notre premier zine sortira également très bientôt en ligne.

Et merci à Chloé 'Chieko' pour les photographies !
Transparent White Star