lundi 21 mars 2016

CCXCVI ~ Back to Pagan

Cela deviendrait-il une habitude ? Une fois encore, Monaco accueillit l’espace de deux jours les créations de la talentueuse Clara Maeda, qui cette année a créé une collection de dix robes exprès pour l’occasion. Parler de défilé est un peu impropre, car il ne s’agit pas ici de simplement montrer ses créations mais bien de les exposer, comme des tableaux. Vous verrez d’ailleurs que cette année la mise en scène fut extrêmement léchée, avec, toujours pour nous accompagner, la très belle musique de YANÉKA.

De l’événement, toujours divisé en trois parties (défilé privé, défilé public et séance photo par Alexandra Banti), voici donc les photographies du défilé public. Je vous laisse avec les quelques mots de Clara quant au thème choisi :

Back to Pagan.

Au commencement, il y avait la lumière, lueur de clair de lune entre les branches entremêlées du Grand Arbre. Naissance teintée de pourpre, fluide filin de vie. Beauté éphémère d’un pétale aux joues rosées, relent de charogne drapée de sensualité, la fragilité impalpable de l’être qui fut et qui devint. Car à l’aube du crépuscule, vie et mort entrelacent leurs mains. Au coucher du Levant, d’un cœur endormi s’envole l’âme papillonnante.
« Back to Pagan » est un retour aux sources, aux relations intrinsèques de l’homme avec la nature et sa spiritualité profonde. Après une première performance en 2015 avec « Brume – De la Légende au Mythe », qui regroupait 9 robes issues de travaux personnels réalisés par Clara Maeda lors de ces 5 dernières années, « Back to Pagan » se compose de robes entièrement réalisées autour d’un même thème, s’inspirant aussi bien de mythologies pré-chrétiennes que de mouvements artistiques tels le préraphaélisme, l’impressionnisme ou l’Art nouveau. Malgré tout, dans une démarche toujours proche de celle du costume, chaque robe a sa propre identité, son propre symbolisme, sa propre histoire à raconter.

Personnages par ordre d’apparition : 

Yule’s Light, l’hiver : Lynh
Konohana Sakuya Hime, le printemps : Julia M. 
Le Papillon, l’été : Nella
Le Chêne et le Gui, l’automne : Johanna 
Les Nornes originelle, de la vie et de la mort : Lanivia, Tamara et Sirithil
Yamamba : Clara 
Gaïa : Heima

Les coiffures ont été réalisées par Margaux Genest et les maquillages par la douce Vanessa Brooke Lopez.

Et maintenant…

…une petite explication s’impose. L’histoire racontée ici est celle du cycle de la vie, inspirée par diverses mythologies. Au commencement, les saisons se meuvent avec langueur, attachées à leur paravent (tous réalisés par Clara et Margaux). Arrivent ensuite les Nornes, qui permettent l’existence, la naissance et la mort. Elles sont elles-mêmes suivies du Nymphéa et de la Yamamba (la sorcière), qui représentent une sorte de yin et de yang, les influences contraires mais nécessaires l’une à l’autre que sous-tend l’existence. Et enfin, Gaïa, la mère originelle, arrive sur scène, réveille les saisons, et toutes les énergies se mêlent pour le final, qui symbolise donc le cycle de la nature.

Ainsi, les quatre saisons…


…puis entrent les Nornes…

…avant que le Nymphéa ne bénisse la foule, et que la Yamamba ne la provoque…

…enfin, Gaïa cherche (et trouve) dans son ventre les germes de la fécondité, et réveille la nature.
Ce n’est quand même pas donné à tout le monde d’avoir ses règles en public.
Le final, par Jess Grinneiser.

Je vous invite sincèrement à lire les descriptions des différentes créations de Clara sur son site (le lien se trouve en haut de l’article), son travail est vraiment riche tant dans les inspirations que dans les techniques, et elle explique bien mieux que je ne pourrais le faire comment ses personnages ont pris forme sous ses doigts – tous les portraits individuels n’ont pas encore été publiés, mais ça ne saurait tarder. En attendant la performance de l’année prochaine, j’espère que ces quelques souvenirs vous auront touchés – et si vous devinez de quel tableau est inspiré le final, vous gagnez un bonbon.

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Transparent White Star