lundi 27 avril 2015

Happy Birthday, Burogu-chan ! The Third Edition.

Le grand garçon entre dans sa phase de rébellion.

Lorsque je commençai ce blog, voilà donc trois ans, le moteur était avant tout thérapeutique. Présenter quelque chose de léger et de positif au regard des autres me permettait de vivre avec le chaos qui me minait l’esprit. Peu de personnes sont épargnées par les griffes de l’expérience ; il y a trois ans, elles m’avaient tant abîmée que la seule solution me semblait être l’exhibition de ma banalité la plus reposante. Si les autres me voyaient ainsi, alors j’y parviendrai : c’était le principe.

J’aime ce blog pour sa progression, même si parfois j’ai envie de l’effacer entièrement pour recommencer. C’est mon obsession, l’effacement, la fuite. J’envie ceux qui savent disparaître. Mais je me soigne. J’effacerai peut-être certaines choses, mais je garderai la structure. Et les numéros.

J’aime le passage des articles « Vis ma vie de lolita » à « Voici ce que j’ai créé », parce que c’est toujours ce à quoi j’ai aspiré. Les memes m’amusaient parce que je n’avais que cela à montrer. Aujourd’hui, je possède un contenu qui me semble de plus en plus légitime, et j’en suis heureuse. Je remercie du fond du cœur tous ceux qui m’ont aidée à me remettre pleinement sur un chemin qui me plaît, et plus spécifiquement ceux qui ont accepté de prendre un peu de leur temps pour aider mes projets à voir le jour, et les demoiselles du Trio d’or, et l’Amy qui me soutient tous les jours, même quand je râle sans raison.

En un an, je suis retournée au Japon. J’ai découvert Prague. J’ai posé pour l’une des photographes françaises que j’admire le plus. J’ai défilé pour l’une des têtes pensantes de la J-fashion, qui m’inspire et que je respecte beaucoup, et j’ai même eu un tout petit portrait dans Cutie grâce à cela. J’ai pu glisser un peu d’inspiration dans l’un des dessins d’une illustratrice plus que talentueuse. J’ai (un peu) redonné vie à Marie-Antoinette.

Merci à vous qui me lisez depuis trois ans, de chouettes choses sont encore à venir. J’espère continuer à m’amuser encore longtemps. Avec toujours beaucoup d’eau et de fleurs, parce que hein, on ne change pas une équipe qui gagne (il paraît).

dimanche 26 avril 2015

CCXXIX ~ Brume, de la légende au mythe.

Voilà déjà plus d’un mois que j’ai surmonté une nouvelle fois ma phobie de l’avion pour un projet qui me tenait à cœur. Pas de voyage à l’autre bout du monde cette fois-ci, mais un peu de Japon quand même, et surtout beaucoup de poésie.

Je connais le travail de Clara Maeda depuis cinq ans, déjà. Lui commander une robe l’an passé fut comme un rêve devenu réalité (elle m’a permis d’être moins timide l’an passé face à Hitomi que j’admirais depuis si longtemps, et m’a accompagnée dans mes tout petits débuts de modèle, en devenant Juliette dans l’une des plus belles églises de Paris). J’ai eu le plaisir de défiler pour elle à Following Alice l’an passé, ce qui a été une bouffée d’apaisement pendant une période très difficile (ma grand-mère venait de décéder la veille, après de longs mois de souffrance). Et pour 2015, qui est décidément passionnante depuis son tout début, j’ai eu la chance d’être choisie dans son défilé monégasque pour incarner les derniers jours de Marie-Antoinette.

Je parle de défilé mais à mon sens le mot n’est pas juste. Tout ceci fut bien plus qu’une succession classique de vêtements, Clara a travaillé dur pour donner une âme à chacun des personnages, pour trouver un modèle qui représenterait au mieux l’idée cachée dans le vêtement. Nos passages furent orchestrés, chorégraphiés, minutieusement calculés. Sans parler de la musique sublime du duo YANÉKA, que je regrette de ne pas pouvoir vous montrer en même temps que ces photos. Moi qui aime tant présenter des ambiances, je fus servie.

L’événement monégasque fut divisé en trois parties : un défilé privé (avec trois fois rien comme invités, juste quelques créateurs de jeux-vidéo, illustrateurs de bande-dessinée et un acteur de Kaamelott ; pas de panique, pas de pression), un défilé public pour la convention à l’occasion de laquelle le défilé avait été organisé, et une séance photo avec la talentueuse Alexandra Banti dans le jardin japonais de Monte Carlo.

Je présenterai dans cet article des photos du défilé public, celles du privé étant un peu moins envoûtantes à mon sens. Celles du jardin japonais arriveront un peu plus tard, j’attends sagement que Clara les poste la première, tout de même !

 Pour commencer, voici le texte qui présentait le travail de Clara :

Brume, de la légende au mythe.

Aussi loin que je me souvienne, aucun paysage ne m’a autant transportée que mes forêts ou mes campagnes normandes recouvertes de brume. Lorsque j’observe cette brume, c’est comme si le temps était tout à coup suspendu, que s’ouvrait sous mes yeux le passage vers un autre monde, mystérieux et onirique, où plus rien n’existe mais où tout peut arriver.
Ce sentiment adolescent, je l’ai retrouvé presque intact à l’autre bout du monde, lorsque mes montagnes japonaises recouvertes de brume semblent soudain se perdre dans les nuages. C’est dans ce monde suspendu entre réalité et rêve, entre vie et mort, entre histoire et fiction qu’errent mes héroïnes de soie et de chiffon.
Qu’elles soient de forme humaine ou animale, couchées entre les lignes d’un conte ou d’une page d’histoire, à travers elles la croyance devient légende, la réalité devient mythe.
Sacrifiées par amour, par devoir ou par la force de l’histoire en marche, sous leur apparence fragile transparait un regard perçant de force et de majesté.
Entre mode et musique, comme un hommage à la beauté de l’éphémère devenu immortel.

Les créations Clara Maeda s’inscrivent dans une démarche proche du Costume où chaque vêtement correspond à un personnage fictif ou réel, exprime sa propre histoire, un sentiment personnel ou universel.

Tour à tour ces personnages vous feront voyager dans les contes d’Europe, à travers un bestiaire d’oiseaux légendaires et de divinités, et vous feront redécouvrir de grandes figures historiques dans un parallèle entre France et Japon 

Personnages par ordre d’apparition :

Poupée Russe et Princesse de Glace : Johanna et Line
Le Paon, le Cygne, la Grue japonaise : Sirithil, Préscilla et Clara (une autre Clara, cuisinière aux doigts de fée)
Marie-Antoinette à la Lettre,  Marie-Antoinette le Déclin : Nella Fragola et COUCOU DEVINEZ QUI C’EST
 Elizabeth : Lanivia
Taira no Tokiko – The Mermaid Ghost : Heima

Mille mercis et bravo également à notre coiffeuse Margaux, à nos maquilleurs Vanessa et Raoul, à Tamara, précieuse assistante, et à l’Amy cher à mon cœur, qui s’est montré si efficace et délicat pour chacun.

And now…

Parce que tout a commencé par la musique. Ce duo merveilleux a su transformer un simple podium en frontière entre deux mondes. La brume saurait-elle chanter ?
Nos deux poupées furent parfaites, et synchrones à la limite de l’angoissant.
Le paon. Je cache très mal que la partie des oiseaux est celle qui m’émut le plus, entre la qualité du jeu des modèles et la musique qui figurait un Éden tropical, sorte de forêt des délices où les oiseaux prennent forme humaine.
Un peu de mise en scène.

Maintenant, lorsque je verrai un cygne, j’en garderai toujours cette vision.
Clara. Sa héron maiden était parfaite. La grâce de ses mouvements me donne encore des frissons.
Un peu de mise en scène, la suite.

Mon autre moi avait, ma foi, de très bons goûts vestimentaires.
« Ne me regarde pas comme ça, moi du passé; puisque je te dis que cette histoire de collier était un coup monté. »
L’étincelante amure de la Reine Vierge, un travail absolument incroyable.
Dans le genre travail incroyable, la sirène fantôme se pose là, elle aussi.
Le final.
Clara, notre bonne fée, et Tamara.

Toutes ces belles choses auront duré un peu plus de 10 minutes. 10 minutes de poésie intense et presque palpable, dont il m’a été terriblement difficile de me détacher pour repartir dans, la, euh, vie.
J’ai vraiment voulu donner le meilleur de moi-même pour ces instants magiques, et même si je suis très loin d’être satisfaite, je me sens sincèrement heureuse et reconnaissante d’avoir pu faire partie de ce merveilleux projet. Merci à tous ceux qui l’ont rendu possible, à ceux qui en ont fait ce qu’il a été : tous ensemble, nous avons frôlé la perfection.

jeudi 23 avril 2015

CCXXVIII ~ Usagi-Chan no Moon Healing Escalation

Tsuki ni kawatte oshioki yo !!

Je me suis déjà beaucoup étendue sur mon amour pour Sailor Moon par ici, mais rarement ai-je eu l’occasion de l’incarner. C’est maintenant chose faite, grâce à la toujours si talentueuse Charlotte Skurzak.
À vrai dire, j’espère que cette série marquera le début de petits cosplays sans grande prétention autour des Magical Girls. Ma prochaine envie serait de donner corps à Chocola de Sugar Sugar Rune, autre manga que j’aime énormément. Ce sera l’occasion d’en parler un peu par ici !
La plupart des grandes séries de Magical Girls sont pour moi d’excellents ouvrages initiatiques à destination des jeunes filles, où les personnages sont généralement forts et attachants. La nostalgie parle évidemment beaucoup dans cette sympathie que j’ai pour elles ; en grandissant j’ai découvert certaines faiblesses scénaristiques, quelques lourdeurs un peu niaises, mais qu’importe !
Je ne compte pas m’étendre plus que cela sur Usagi, déjà bien présente en ces lieux. Je vous renvoie simplement à cet article de mon amie Heiwa que j’avais déjà mentionné il y a quelque temps, très bien documenté, et qui contient pas mal de liens intéressants sur le sujet. 



Sailor V, mon idole !

samedi 18 avril 2015

CCXXVII ~ De l’esthète.

Combien sommes-nous, pauvres humains, à rêver de nos rituels de solitude lorsque les contraintes de la vie en société deviennent de plus en plus écrasantes… Jouer avec l’absurde ne suffit pas toujours à balayer la monotonie qui encrasse l’existence.
Je profite toujours des miens avec avidité. Ils se ressemblent, au fil des années, seule la lumière change réellement, d’une saison à l’autre.
Je me pelotonne dans mes vieilles étoffes, j’attrape le Livre, souvent de la poésie, même en prose, quelques mélodies, et plus rien d’autre n’existe, sinon la lueur de la bougie et le thé qui infuse tranquillement.
Les parfums s’harmonisent, la liqueur dans le verre de fortune prend les reflets mystiques de la banalité de cette soirée d’avril qu’une phrase, un vers, un mot, auront suffi à rendre unique.
Bien peu de choses, en vérité, que cette magie des conditions réunies qui tout à coup rendent mon corps éthéré ; où, seule dans mes fripes, avec mon chat et mon vieux livre – quel tableau ! – je ressens la rosée contre mon pied nu, et la brise d’une après-midi forestière entre mes doigts, et partout ailleurs les vagues qui se brisent contre ma peau rougie par le couchant.
Je bois mon thé et mange ses feuilles, ressens le violent besoin de boire le jus d’une orange, puis celui, tout aussi impérieux, de ne me nourrir que de fumée d’encens… Entre mes murs transfigurés par le Soleil se mêlent des océans de paysages que je contemple du haut de mon rocher avant de les fondre en moi, et de me fondre en eux. 

Un peu du Livre. Du Nerval, pour changer (ou pas).

À vrai dire j’étais venue ici avancer un fichu billet qui me hante depuis des années sur l’ero-loli et que je ne parviens à sortir tant j’ai à dire dessus, tant la vision que j’en ai s’affine et s’élargit au fil des mois, et lorsque, enfin, je parviens à classer mes idées de façon cohérente, je réalise qu’elles sont complètement obsolètes. Bref, je ne suis jamais satisfaite. 
Je me demande si je ne devrais pas, simplement, essayer d’exprimer mes idées par des images plutôt que par des mots, mais c’est une facilité qui m’agace. À chacun ses paradoxes, voilà l’un des miens : je pose et partage joyeusement image sur image, à travers ce blog ou mon compte Instagram, mais je trouve malgré tout que nous sommes envahis par elle et que son abus se transforme en frein pour la réflexion. Je préfère passer de l’image au mot, légender plus que de laisser simplement une photo à mâchonner.

Lorsque je présente des styles ici, mon objectif n’est pas tant d’en rédiger un article encyclopédique que d’en présenter ma vision. D’autres le font bien mieux que moi, c’est pourquoi j’accompagne toujours ce type de billets de liens annexes plus « techniques » ou rigoureux. Et je ne sais pourquoi mes impressions sur ce style fluctuent autant ; sans doute parce que, ayant trait à une certaine forme d’intimité, il dévoile plus que d’autres. L’ero, pour rester vague et basique, est pour moi le moment où la lolita fatiguée de ses atours erre chez elle en déshabillés précieux, pourquoi pas pour l’un de ces moments magiques des conditions réunies. J’en ai une vision très égoïste en fait, où, plus tout à fait poupée ni vraiment femme, elle s’offre un instant de belle et profonde solitude. Elle est le paroxysme du lolita d’une certaine façon, comme si, en en retirant les couches extérieures, on parvient à son repos, et par là, à sa nature véritable. L’idée n’a rien de neuf, mais le dessous, à tort ou à raison, a toujours eu ce parfum de révélation. L’érotisme, pour peu qu’on veuille en teinter l’ero-loli (et encore) n’est pas pour moi la révélation du corps mais celle de l’âme. Ce qui me fascine, dans le déshabillé, la nudité, n’est pas tant l’excitation du sexe (parce que bon, un vagin ou un pénis, ça fait du bien, mais on s’en fout un peu quand même) que ce qui me sera révélé sur l’être. Et le plus rigolo, évidemment, c’est d’en jouer, de ne jamais se révéler pleinement mais de laisser des indices. Le plus puissant l’indice, le plus forte la charge érotique. Même une poignée de main peut devenir très exaltante. (On sent que je m’égare là, non ?).
 
Je pense que l’on frôle ici mon plus gros problème. L’érotisme, le corps, me fascinent. Je trouve la nudité merveilleuse. Et je me sens totalement à l’opposé de ce qu’en fait le XXIe siècle. Lorsque je discutai, voilà quelques années, de l’ero-loli, on me répondait que « si je veux devenir sexy pour mon copain, je mets des talons et une belle robe, pas du loli », alors qu’il ne fut jamais question de rendre le loli sexy par le biais de l’ero. Les deux choses sont si loin l’une de l’autre. Je trouve désespérant qu’à notre époque, alors que le sexe est enfin débarrassé de son côté tabou, sale, répugnant, etc. etc., on ne puisse s’en libérer suffisamment pour voir qu’il existe un monde entre l’érotique et le sexy. Comme toutes les choses agréables qui sont désormais à la portée du plus grand nombre sans culpabilisation, le corps est gâté par l’abus. Parce que l’humanité ne sait pas apprécier les choses en esthète. Parce que l’humanité préfère la frénésie à la suavité. Le monde est devenu ce petit-bourgeois honni de générations d’artistes.

Ces derniers mois, j’essaie de grandir en cherchant quelle poésie se trouve dans son refus. Tous les soirs, en pleine crise de panique face à la foule qui se presse dans mon RER (oui, je crains la foule), je recherche cette magie des conditions réunies, et franchement, je peine. Ou, si j’y arrive, c’est par le miracle d’une sensibilité qui se calerait sur la mienne. Ce qui est bien trop facile.
J’aimerais écrire une œuvre lyrique sur ce XXIe siècle qui me désespère. La crudité réaliste pour ce monde-ci est trop facile, elle aussi. Et le lyrisme sur les thèmes éculés de la nymphe et du coucher de soleil l’est tout autant (ce qui ne m’empêchera pas de continuer à l’exploiter, because of reasons). Je cherche, sincèrement, la beauté partout. Et, si je ne parviens pas à la trouver, et bien ! J’aurai essayé. Et je n’aurai pas été vaincue par le cynisme à moins du quart de siècle. Ne laissons pas à la postérité cette image égotiste et satisfaite d’elle-même qui menace de nous coller à la peau. Tout doit devenir moyen. L’arbre comme la plaque d’égout. Le monde contemporain n’est pas coupé du reste de l’histoire littéraire et artistique. Le XIXe siècle, pourtant pétri d’aristocratie financière et de laide industrie (et si encore il n’y avait que ça !), a pourtant achevé des chefs d’œuvre.

(Oui, bon. Pour le coup, c’est très facile.)

vendredi 17 avril 2015

CCXXVI ~ Gloire à mon chat.

Ce mois-ci, Muffin-le-Chat aura cinq ans. Elle est devenue une grande dame qui se lèche l’arrière-train sans jamais perdre de sa dignité (ou si peu) et qui réclame ses croquettes matinales dès 5 heures à coups de patte (froide) sur le bout de mon nez. 

Je parle toujours d’elle avec dérision, parce que ses mimiques sont drôles, parce qu’elle agit parfois un peu bêtement, parce qu’il m’est si simple de rire de ce que j’aime. 

Elle me fixe curieusement lorsque je me douche.
Elle a déclaré la guerre à mes rubans et attaque dès que l’un deux a le malheur de frôler le sol.
Elle ronfle d’un souffle aussi fragile qu’un léger ronron. Mais ronfle tout de même. 

Nous nous tournons autour et nous chamaillons comme un vieux couple, souvent lassées l’une de l’autre, moi de ses suppliques, elle de mes sautes d’humeur. Elle noie son ennui dans le sommeil, le mien me torture dans l’insomnie.

Nos retrouvailles durent le temps de nos caprices, mais leur force annihile les heures banales. Elles rayonnent de la solennité du message silencieux qui émane du céladon de ses yeux, alors que d’une griffe pressée contre mon bras elle attire mon attention ; c’est ce que l’ange déchu, dans toute la puissance du vain orgueil, appelle amour, et comme lui, je me réchauffe avidement à sa flamme délicate…
Alors Viens, mon beau chat, sur mon cœur amoureux; Retiens les griffes de ta patte, Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux, Mêlés de métal et d'agate.


Et je terminerai sur une diva à son image.

lundi 13 avril 2015

CCXXV ~ Ze WIP

Vendredi dernier, je reçus le collier Necrosarium que j’avais commandé voilà plusieurs semaines et dont je parlais ici.

Lui, là.
Comme je m’y attendais, la forme ne me convenait pas, bien trop visual kei pour mes goûts, entre la chaîne noire assez lourde et les Christ plutôt clinquants. Du coup, j’ai quelque peu transformé la bête tout en en conservant la base. Voici les modifications effectuées pour le moment :
~ J’ai remplacé la chaîne par de petits coupons de dentelle.
~ J’ai accroché les perles auparavant suspendues aux croix sur ladite dentelle.
~ J’ai rajouté des perles de bohème rouge sombre sur les deux coupons de dentelle qui entourent la croix centrale.
~ J’ai remplacé les perles de verre qui se trouvaient entre chaque croix par des perles d’onyx.
~ J’ai rajouté une perle goutte de verre bordeaux sur le fermoir pour l’habiller un peu.


Ma plus grande hésitation portait sur les Christ et leur clinquant… Pour l’instant, plutôt que de les enlever, je les ai recouverts d’encre sépia pour les ternir un peu et leur donner un aspect plus vieilli. On verra si je m’en contenterai.


Je suis plutôt satisfaite du résultat, même si je pense apporter encore des changements. Cinq grosses croix alourdissent trop mon cou, je trouve ; je pense retirer deux d’entre elles pour en faire des boucles d’oreille, et pourquoi pas ajouter un crâne sous la croix centrale pour accentuer l’aspect memento mori qui décidément ne quitte pas mes obsessions depuis plusieurs mois.


Je suis plutôt assidue depuis une semaine dans mes crafts, et j’expérimente pas mal avec la résine ; je vous reparlerai sans doute bientôt de tout ça !

mardi 7 avril 2015

CCXXIV ~ De deux choses l’une…

…l’autre c’est le soleil.

Pas vraiment de « choses » à proprement parler aujourd’hui, juste un prétexte pour plagier cette citation que j’adore. Un peu de fourre-tout, ça faisait longtemps.

Et le printemps ! Les senteurs qui égaient mes journées, le soleil qui embrasse la nuque, les hommes en rut qui vous détaillent la langue pendante, vermine de mes imprimés fleuris que je porte dès que je le peux. En attendant, j’écoute du Ravel : mon existence est cyclique. 


C’est encore par temps de pluie que je la préfère, celle-ci, d’autant que j’associe le mois d’avril à cette pluie franche et diluvienne qui donne à la terre un parfum de fraîcheur, de jeunesse. Les averses se suivent et ne se ressemblent pas, celles d’août, par exemple, rendent l’atmosphère moelleuse, derrière leur violence torride…


J’ai découvert ce Tumblr il y a peu, et maintenant j’y passe des heures. J’aime voir comme certaines nuances sont précises dans une langue et très peu dans une autre, comme dans le japonais (on parle mieux de ce que l’on connaît), où les nuances de clair et d’obscur sont souvent très justement cristallisées en un terme qui en retient toute la substance. Comme le komorebi, soit le jeu des rayons solaires à travers le feuillage…

Je trouve drôle que ce mot soit islandais.

Outre les mots, ma lubie du moment est la mise en scène de petits insectes et de coquillages. Je dessine vaguement des croquis où l’aile du papillon répond à la nacre, avec quelques cailloux et cristaux pour agrémenter le tout. J'ai même du sable noir de Polynésie qui n’attend que ça… J’espère avoir suffisamment avancé dans mes idées pour commencer mes premiers dioramas le mois prochain, je refuse de tâtonner avec le vivant (enfin, vous voyez).

Et pour finir, une rapide wishlist de saison :

La Cardinal Rose me refait de l’œil…

…mon flacon est presque vide (vous connaissez mon parfum, maintenant)…

 …et ça, et bien… on a bien le droit de rêver un peu.

Charmant début de printemps à vous tous !

mercredi 1 avril 2015

CCXXIII ~ Herbier aquatique : Mnêmosynê



Certaines nuits sans étoiles où l’on flâne, content du jour qui s’achève, face à la mer silencieuse, le regard balaie gaiement l’immensité aquatique et s’effraie de n’y trouver que le vide. L’eau repose, indolente, sans écume pour l’adoucir, sans ressac pour l’animer. La plénitude marine, miroir des humeurs célestes, envoûte lorsqu’elle s’obscurcit ; du ciel ou de l’océan on ne peut deviner la limite. Seul le noir règne en maître, de sa profondeur opaque qui semble démontrer l’impuissance de la matière : que l’on y tombe, et la chute deviendrait éternelle ! Mais ce puits a le goût du sel.
L’œil cherche un récif amical pour revenir de cette odyssée dérangeante, où chaque seconde creuse entre les côtes une angoisse voluptueuse dont on aimerait se détacher sans chercher à y parvenir. Ce combat singulier donne au monde une saveur épique ; la bise devient bourrasque, le rire du passant tonnerre, et les battements de cœur annoncent le galop de l’Apocalypse. 
Mais l’esprit pétrifié par les abysses entend parfois, s’il se montre suffisamment subjugué, un chant se glisser hors du gouffre, et, s’il l’écoute attentivement, il parvient à saisir un reflet qui danse mystérieusement à la surface du miroir pourtant toujours obscurci.
Dans cette chimère à laquelle il s’agrippe, il devine la brume d’un vague souvenir, d’un frôlement, d’une parole, et son souffle s’accélère. Le reflet ondoyant se détache au centre d’un zénith indéfinissable, prend une vague forme humaine, et dépose ce qui semble être sa main contre son oreille. L’esprit a compris, par la force d’une libération qu’il ne parvient à saisir, et murmure dans le cône éthéré le Verbe oublié et soudain retrouvé par la grâce d’un astre émergeant du chaos.
Mais le phare de la falaise attenante s’illumine, fauchant le spectre ; le miroir, à nouveau poli par cette flamme inattendue, perd toute menace et toute profondeur, redevenant mystérieuse surface écumante. L’esprit est revenu en lui, mais le geste de Mnêmosynê y a dessiné un ordre nouveau, tendre victoire sur le Silence et la vaine mélancolie. La rêverie a sublimé l’essence et l’idée, et face aux gris des eaux il s’exclame, ivre de joie : « C’est donc cela, être vivant ! ».



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Voilà de longues semaines que je voulais poster ces quelques photos qu’Alexandra Banti avait prises avec son appareil argentique lors de notre séance ensemble, et je reçus l’illumination lorsque la figure de Lêthê prenait peut à peu forme dans mes gribouillages. Lêthê, qui s’offre au premier regard, et Mnêmosynê, lueur qui sourde de la noirceur des eaux… Depuis que je suis gamine, l’oubli et la mémoire fonctionnent pour moi comme un couple inséparable, et la blancheur naïve de Lêthê appelait le grave savoir de Mnêmosynê. La douce ignorance face à la parole juste : ce double-concept est si riche ! Car comme il est écrit dans le quatrième arc de Sailor Moon : « La lumière appelle les ténèbres et les ténèbres appellent la lumière » (si, si).

(Sans rire, il existe une sailor Léthé et une sailor Mnémosyne, et sans rire, elles ne sont pas totalement étrangères à la façon dont je conçois l’inséparabilité de ce duo.)

(Et je vais m’arrêter ici à présent, j’aurai bien le temps de vous parler de Sailor Moon une autre fois.)

(Oui, c’est prévu.)
Transparent White Star