mardi 24 février 2015

CCXIV

Je viens pure et issue des purs vers toi, reine des pays chthoniens,
vers vous, Euclès, Eubouleus et tous les autres dieux immortels.
Car je fais vœu d’être de votre race fortunée.
Mais la Moire m’a domptée et les autres dieux immortels.
… et par l’astre flamboyant de la foudre
je me suis envolée du cycle au deuil profond, de souffrance.
De mes pieds rapides je suis entrée dans la couronne désirée.
Au sein de la Souveraine je me suis plongée, – la reine du pays chthonien.
De mes pieds rapides je suis entrée dans la couronne désirée.
« Fortuné et bienheureux, tu seras dieu et non plus mortel »,
chevreau tombé dans le lait. 
Lamelle d’or de Pétélia, issue des Mystères orphiques. 

Je suis tombée dans les Carnets des séances spirites de Victor Hugo, et je les dévore comme si ma vie en dépendait. Pas vraiment de lien avec la citation du dessus, si ce n’est le caractère mystique.
Je me sens submergée de poésie. Je réalise que le vers, pourtant l’une des formes les plus pures de l’écriture, contient finalement bien peu ; un simple dialogue, laconique, empli d’espérance, suffit. Fictif ou non, là n’est pas la question, seul le ressenti compte.

Tout grand esprit fait dans sa vie deux œuvres : son œuvre de vivant et son œuvre de fantôme.
La Mort à Hugo.

Dans le monde où tu es, la littérature a-t-elle quelque importance ?
— Elle est un écho.
Racine à Auguste Vacquerie.

La réputation est menteuse. C’est le Judas des idées martyres. 
Le Drame à Auguste Vacquerie.

Le monde naît, il s’éveille du chaos, son premier cri est un chant. Il n’a pas encore de poète, il faut plusieurs siècles d’oiseaux. Les rhapsodes sont les oiseaux. Homère est le poète.
La Critique à Auguste Vacquerie.

J’arrive bientôt au premier dialogue avec la Poésie, je ne sais vraiment à quoi me préparer. Sans doute vais-je mourir et renaître plusieurs fois – chacun sa vision de la petite mort, après tout.

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