lundi 24 novembre 2014

CXCVI ~ Mori Gyaru : la tasse de thé.

L’idée, après le calme de la forêt, était de revenir en douceur à la civilisation. Le meilleur remède dans ce cas, à mon sens, est de boire une tasse de thé. 

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Outfit rundown : robe-gilet Wonder Rocket, robe bis Innocent World, blouse Jane Marple, chaussures New Look et accessoires faits-main.

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Outfit rundown : robe, peignoir de dentelle, lunettes, gants et col de plumes vintage, boléro Innocent World, tote bag Grimoire, collants & chaussettes Calzédonia, chaussures Earth Music & Ecology, accessoires Victorian Maiden (pour les cheveux) et faits main.

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Mon idée à travers ces quelques tenues était de tester les variantes du mori, dans le fantasme de la forêt et dans la ville. Le paradoxe de la fille de la forêt est son inévitable aspect mode-Harajuku, d’où l’ultime tenue, qui n’a au fond pas grand chose de mori, sinon ses couleurs et ses matières (du coup je suis contente de la façon dont les deux dernières photos sont sorties, dans cet esprit street-snap typique des magazines nippons, mori compris). C’est aussi pour cela que j’ai voulu illustrer ce contraste par le thé, indissociable de la civilisation, mais prétexte pour la quitter un bref instant.

Si le sujet vous intéresse, vous pouvez lire mes vieilles divagations sur le sujet ici.

Et merci encore à Clothilde pour les photos !

EDIT : Rendons à Genghis ce qui appartient à Genghis, les lunettes ont été empruntées à l’Amy-cher-à-mon-cœur.  

samedi 22 novembre 2014

CXCV ~ Où l’on parle étoiles et chiffons.

[Mon précédent billet n’était pas du tout parti pour ressembler à ce à quoi il ressemble, il devait être une annonce suivie de quelques banalités, et… oups. Ici pour les banalités, donc.]

Depuis quelques jours, je reprends vaguement goût au lolita, mais c’est surtout parce que j’ai trouvé l’un de mes derniers imprimés rêvés en vente.

Pouet.
Je renonce définitivement à me mettre en quête de la robe à manches longues, déjà parce que je ne suis plus très sûre de me sentir vraiment à l’aise dedans, mais aussi parce qu'elle est devenue bien trop chère à la revente. Quand le rori dépasse les 1 000 euros par pure spéculation, je refuse de rentrer dans le jeu, d’autant que la qualité est loin de les valoir.
Mais au moins, je pourrais porter mes nuages. Au milieu de mes délires floraux et après mes délires marins, j’ai des envies de lunes, d’étoiles, de zodiaque, et… de nuages. Peut-être parce que l’on approche de l’Adoration des Mages…? (ou pas).


Plus sérieusement…
Seb Janiak
J’arrive des années après la grande mode des imprimés galaxie (tant mieux, j’aime me démarquer, c’est mon petit côté attention whore), bien que de toute façon pareils imprimés ne soient pas ma tasse de thé, je les trouve trop évidents (dit celle qui possède une robe qui se nomme la Horoscope avec plein de constellations dessus).
[En revanche, je tombe en pleine mode Interstellar. Damn.]

Mon grand rêve vestimentaire de ces dernières semaines est en fait une tenue basée sur l’espace et les fleurs, comme une sorte de vanité (aka une nouvelle excuse pour porter des yeux et des crânes). J’aurais pu avoir le collier parfait pour cela, si Chronopost n’avait pas misérablement pas perdu mon colis.

Adieu.
Mais, au moins, je devrais avoir la robe idéale. 

Merci Grimoire.
Je pense la porter pour La Vie en rose (maintenant que j’ai pu acheter mon ticket). Entre les pseudo-débats sur le prix des places et le choix de lieu, partir sur la vanité me paraît tout à fait approprié. Enfin, j’ai encore le temps d’y réfléchir. 

Johannes van Loon, Illustration pour l’Harmonia Macrocosmica d’Andreas Cellarius, 1660.
*Imaginez des fleurs en guise d’Allégories, et tout ceci dans des couleurs un peu plus ternes.*

Espérons que mon engouement tout neuf ne fondra pas trop rapidement. Rien qu’aujourd’hui, j’ai reçu une sur-jupe Haenuli dont le tissu m’a franchement déçue. Mais j’essaie de rester positive ; je la transformerai à ma guise, voilà tout.

CXCIV ~ Kafka le Pragois

Je pars à Prague dans moins d’une semaine, et je le réalise à peine. La destination peut sembler moins exotique ou dépaysante que le Japon, mais dans mon esprit elle est tout autant symbolique. Elle me renvoie au lycée, à cette année de terminale où mes nuits duraient 16 heures et où l’écriture de Kafka m’a lentement redonné goût à la lumière du jour.

Ah, mes 15 ans. Je respirais la joie de vivre.
Dans ma petite existence, il existe clairement un avant et un après Kafka. J’imagine que cette découverte se noue étroitement à ce que l’on appelle grandir, si grandir signifie se prendre le néant de l’existence en pleine figure pour réapprendre à rêver ensuite. 
Certains m’ont dit qu’il leur paraissait curieux de chercher en Kafka un message d’espoir, mais en le lisant, toutes mes peines me paraissent légères, parce qu’il les a connues aussi. Ses quêtes étaient les miennes, tout comme ses désespoirs. Je possède toujours cette impression (vaniteuse) de le comprendre fondamentalement, de voir presque le monde avec ses yeux. Je viole son secret en le lisant, et il me semble que ceux qui le lisent et le comprennent violent le mien également.

« C’est à toi, est-il dit, rien qu’à toi, à toi, le pitoyable sujet, l’ombre infime que le Soleil Impérial a fait se terrer à l’autre bout du monde, c’est à toi justement que l’Empereur de son lit de mort, l’Empereur ! a envoyé un Message ! Il a fait s’agenouiller le Messager au chevet de son lit et lui a murmuré le Message à l’oreille. Il y attachait tant de prix qu’Il a ordonné au Messager de le lui répéter à l’oreille. D’un hochement de tête, Il a confirmé l’exactitude du Message, et devant tous ceux qui assistaient à sa mort – car on a abattu toutes les cloisons qui auraient gêné la vue des spectateurs et sur les courbes majestueuses des larges perrons montant jusqu’au ciel, les Grands de l’Empire se tiennent en cercle – en présence d’eux tous Il a dépêché le Messager. Aussitôt l’homme s’est mis en route, solide, infatigable. Il lance un bras, et puis l’autre, il se fraye un passage au travers de la foule. Au cas de résistance, il montre sur sa poitrine l’Insigne du Soleil. Aussi avance-t-il plus facilement qu’aucun autre. Mais quelle foule vit dans le palais ! Ses logements n’en finissent plus. Ah, s’il avait le champ libre, comme il volerait ! Et tu ne tarderais pas à entendre le bruit merveilleux de ses poings heurtant à ta porte. Mais au lieu de cela, quels vains efforts que les siens ! Il en est toujours à se frayer un passage dans les appartements privés au cœur même du Palais ; jamais il n’en sortira ! Et quand bien même y parviendrait-il, rien ne serait encore gagné ; de haute lutte il faudrait emporter la descente des escaliers ! Et quand bien même y parviendrait-il, rien ne serait encore gagné. Il faudrait franchir les cours, et après les cours un autre Palais entourant le premier, et encore des escaliers, et encore des cours, et encore un Palais, et ainsi de suite de millénaire en millénaire ! Et se précipiterait-il enfin hors de l’ultime porte – mais c’est à jamais impossible, à jamais ! –, alors la Ville Impériale commencerait juste à se dresser devant lui, le Nombril du Monde, et regorgeant du dépôt des siècles ! Ici nul ne passe plus, ni surtout le Message d’un Mort !... Mais toi, assis à ta fenêtre, tu rêves sans fin de ce Message, à la tombée du soir... »
Franz Kafka, « Message impérial », tiré de La Muraille de Chine.

C’est sans nul doute naïf, mais je pars à Prague pour marcher dans les rues qu’il a pu traverser il y a maintenant un siècle. Douce illusion ! Je me doute bien que cent ans déforment une ville. Mais je cherche un rien, un mur, une pierre, un fragment d’espace sur lequel il aurait posé la main et dont le message me parviendrait. Je m’attends à caresser un poteau et à fondre en larmes, comme pour le cœur de Chopin à Varsovie [Hana rentre dans l’église, pose le front sur la colonne où se trouve le cœur, fond en larmes, rit comme une hyène hystérique, et s’en va. Un grand bravo à Hana.]

J’avais griffonné, il y a longtemps, une sorte de lettre à Flaubert après avoir lu son Voyage en Orient. Je fus frappée par sa description d’un coucher de soleil à Tyr alors que quelques années auparavant, au Liban, j’avais eu le même spectacle sous les yeux. Sous sa plume surgissait ma propre vision, et je me sentis submergée par l’émotion. Je ne sais plus trop ce que contenait la lettre, une longue déclaration d’admiration vraisemblablement, qui se concluait par un vibrant : « et, ô déchirement de mon cœur, deux siècles nous séparent... ! ». Il est terrible d’avoir comme piliers de l’existence des squelettes creux, alors que l’on a tant besoin, parfois, d’un encouragement, d’une critique. Je me doute bien que Flaubert m’eût envoyé balader comme la dernière des bouseuses, mais tout de même…

J’aurais tant de choses à dire à Kafka, tant de choses à apprendre de lui. J’ai toujours son journal posé sur un coin d’étagère, que je n’ose pas ouvrir par peur de le violer encore plus. J’arrive trop tard. Je l’ai crié dans mes carnets, pendant des années. Je me trouve au centre d’une constellation de grands hommes, et on ne peut s’adresser aux étoiles. Et de toute façon, comment ma lumière, si fragile, presque inexistante, pourrait leur parvenir ?

Je vais à Prague pour recevoir un signe. Suspendue dans les airs, en extase, un fil doré attrape mon cœur et me guide là-bas (combien de fois ai-je fait ce curieux rêve ?). Je tremble comme si j’allais mourir, mais je pense pouvoir renaître ensuite. Inexplicable sensation. J’avoue que lorsque mes collègues me parlent marché de Noël et coût de la vie tchèque, je me sens presque vexée. Je ne veux pas que l’on me parle de ce voyage comme d’un voyage ordinaire, comme si mon expérience allait s’additionner à toutes celles de la masse innombrable d’êtres humains qui connaît la ville, alors que j’ai l’impression que je suis en train de jouer ma vie…! Ou alors ma vie équivaut-elle à une simple expérience touristique ? (C’est sans doute possible, au fond. Mais l’être humain croit toujours valoir plus que ce qu’il vaut réellement. Et il est tellement facile de répondre aux autres qu’ils ne comprendraient pas…).

Bref, moins d’une semaine à présent. Et j’alterne état de grâce et crises d’angoisse. Attendre jeudi, doux, doux calvaire !

mercredi 19 novembre 2014

CXCIII

Devant la mer, un soir, un beau soir d’Italie,
Nous rêvions… toi, câline et d’amour amollie,
Tu regardais, bercée au cœur de ton amant,
Le ciel qui s’allumait d’astres splendidement.

Les souffles qui flottaient parlaient de défaillance ;
Là-bas, d’un bal lointain, à travers le silence,
Douces comme un sanglot qu’on exhale à genoux,
Des valses d’Allemagne arrivaient jusqu’à nous.

Incliné sur ton cou, j’aspirais à pleine âme
Ta vie intense et tes secrets parfums de femme,
Et je posais, comme une extase, par instants,
Ma lèvre au ciel voilé de tes yeux palpitants !

Des arbres parfumés encensaient la terrasse,
Et la mer, comme un monstre apaisé par ta grâce,
La mer jusqu’à tes pieds allongeait son velours,
La mer…

… Tu te taisais ; sous tes beaux cheveux lourds
Ta tête à l’abandon, lasse, s’était penchée,
Et l’indéfinissable douceur épanchée
À travers le ciel tiède et le parfum amer
De la grève noyait ton cœur d’une autre mer,

Si bien que, lentement, sur ta main pâle et chaude
Une larme tomba de tes yeux d’émeraude.
Pauvre, comme une enfant tu te mis à pleurer,
Souffrante de n’avoir nul mot à proférer.

Or, dans le même instant, à travers les espaces
Les étoiles tombaient, on eût dit, comme lasses,
Et je sentis mon cœur, tout mon cœur fondre en moi
Devant le ciel mourant qui pleurait comme toi…

C’était devant la mer, un beau soir d’Italie,
Un soir de volupté suprême, où tout s’oublie,
Ô Ange de faiblesse et de mélancolie.

Albert Samain, Devant la Mer, un Soir…

Dans une semaine, je suis à Prague, et pourtant je rêve déjà à la mer d’Italie, éternelle insatisfaite…

dimanche 16 novembre 2014

CXCII

Manuel Orazi, fragment du mois de novembre du calendrier magique.
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« La peau du corps était parfaitement blanche ; les bouts pâles des seins étaient rentrés comme des nombrils délicats ; pas un reflet rose n’avivait l’éphémère statue couchée, mais quelques taches couleur d’émeraude qui teintaient doucement le ventre lisse signifiaient que des millions de vies nouvelles germaient de la chair à peine refroidie et demandaient à succéder. »
Pierre Louÿs, Aphrodite.
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Début janvier, j’avais consigné dans mon journal la liste des douze mois de l’année avec à leur côté le mot qui selon moi les définissait le mieux. Je souhaitais vraiment trouver le terme parfait, et je me sens encore loin du compte, mars (on se demande pourquoi) et novembre exceptés. À côté de novembre, donc, est sagement consigné « déliquescence ». Légère liberté prise avec la langue, le terme au sens propre n’ayant que peu de choses à voir avec la grisaille automnale. Mais déliquescence est un mot que, déjà, je trouve superbe à l’oreille et à la vue, et surtout, je sens en le prononçant cette langueur dans la pourriture, quelque chose de doux et d’humide comme l’humus des forêts. Tout se corrompt lentement, les feuilles rongées se putréfient avant la chute même ; l’atmosphère est gorgée des senteurs douces-amères de la moisissure, cette moisissure lumineuse, dorée, des sous-bois qui s’endorment sous des nuages de plomb... Ultime confrontation avant que les ciels cadavériques ne nous blanchissent de leur chaux de givre ! Le petit monde grouillant se cache, les araignées tissent dans les abris douillets, et l’homme aperçoit la lune enflée sous un voile de brume.

« Que tu tournes légèrement, soutenue par l’éther impalpable ! Il se polit autour de toi, et c’est le mouvement de ton agitation qui distribue les vents et les rosées fécondes. Selon que tu croîs et décrois, s’allongent ou se rapetissent les yeux des chats et les taches des panthères. Les épouses hurlent ton nom dans la douleur des enfantements ! Tu gonfles le coquillage ! Tu fais bouillonner les vins ! Tu putréfies les cadavres ! Tu formes les perles au fond de la mer !
Et tous les germes, ô Déesse ! fermentent dans les obscures profondeurs de ton humidité. »
Gustave Flaubert, Salammbô, Invocation à la lune (extrait). 

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16 novembre donc, mes envies se confondent avec la pâleur des nuages. J’enfile des perles (beaucoup), je couds (un peu), j’exécute même quelques croquis pour un projet en cours et réalise à quel point je suis peu douée pour reproduire en volume ce que j’imagine. Me projeter dans l’espace est un talent que je ne possède décidément pas.

Je me contente de regarder les nuages, vile paresseuse.
Ou alors je pose plein de choses au sol et je les photographie.
Voire même, je photographie des photographies de choses posées au sol. On ne s’en sort plus.
Doux, doux dimanche 16 novembre ! Derrière ces faux-airs de procrastination se cachent de nouvelles idées qui éclosent presque trop vite. Encore un peu de travail et je pourrai montrer ici d’autres images que celles d’amas de tissus. Un gros WIP qui ne ressemble encore à rien pour le moment, trop fragmenté, mais dont l’évolution m’enchante ! J’aime fabriquer de petites pièces d’ici de là, mais cela faisait des lustres que je ne m’étais pas consacrée à une entreprise plus ambitieuse, plus cohérente.
(J’en profite pour glisser quelques images de babioles façonnées dernièrement.)


J’ai expérimenté le cabochon à la truelle. Autrement dit, un peu de colle sur un support, et on ajoute de la garniture plus ou moins harmonieusement. Je me suis fait la main sur un vieux pendentif en forme de cuiller que je ne porte plus du tout, ça m’a plu, je me suis souvenu de cet ange qui traînait dans une boîte, et voilà.

La cuiller en question, que j’ai montée en boucle d’oreille. Je la trouve trouve mignonne, mais je sais que je ne la porterai sans doute jamais.
Vert x violet x médailles religieuses.
Et ma vie ces prochains jours tournera autour de ceci.

samedi 15 novembre 2014

CXCI ~ Mori Gyaru : les sous-bois.

Depuis que je suis rentrée du Japon avec ma valise pleine de bidules de style mori, je n’avais qu’une hâte : que l’automne arrive pour les mettre en scène. Chaque année, une valse interrompue par l’hiver et sa suite reprend en septembre ; je tombe malade, je me blottis dans du coton et de la laine, et je ne les quitte plus pour toute une saison. Le mori automnal est en train de devenir le marronnier de ce blog, et le plus amusant est que ce terme lui correspond tout à fait.

Bref, j’avais envie de quelques outfit shots, et mon amie Clothilde s’est prêtée au jeu, dans sa forêt des bords de l’Oise (sa forêt, oui, tout à fait).

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 photo Mori3-4d_zps6ea3fc66.jpg
Outfit rundown : robe et châle vintage, chaussures Earth, Music & Ecology, accessoires faits main.

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Outfit rundown : gilet, jupe et ceinture Wonder Rocket, bottes (qu’on ne voit pas) et blouse vintage (Gunne Sax pour la blouse), bandeau P+R et tout le reste est fait main.

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Ce genre de tenues est très proche de ce que je peux porter pour aller travailler, ces dernières semaines. Elles apportent une ambiance dans un bureau parfois un peu morne.

mercredi 12 novembre 2014

CXC ~ Le nombril du songe (ou presque)

J’ai profité de ce long week-end pour aller voir L’Ombilic du rêve, au centre parisien de Wallonie-Bruxelles, où sont exposées gravures, illustrations et eaux-fortes de Félicien Rops, Max Klinger, Alfred Kubin et Armand Simon. J’ai découvert Kubin à Orsay, dans le cadre (!) de Sade, Attaquer le soleil, pour laquelle mon avis est toujours partagé trois semaines après y être allée (comme souvent à Orsay ces dernières années, Gustave Doré excepté – l’assonance est involontaire), et j’étais ravie d’en prendre une nouvelle dose en moins d’un mois. L’exposition est superbe et de qualité, je vous conseille d’y courir si vous aimez l’art fin-de-siècle et les monochromes (et que vous passez par Paris…).

Du coup, j’ai voulu poster quelques images par ici, parce que. (Tout à fait.)

Alfred Kubin, Le Pouvoir
Max Klinger, La Peste
Félicien Rops, La Pudeur de Sodome & Parodie humaine
Félicien Rops, La Sieste

Ah, mon coup de cœur : Le Vol de la lumière, de Klinger. On ne voit rien sur cette image, évidemment, le jeu d’ombres et de lumières qui se fondent dans ce décor opaque est trop subtil pour être saisi autrement que par l’œil, ou par un excellent photographe (ce que je ne suis pas). Prométhée avant la déchéance, l’ange salvateur qui a confronté les dieux ; il y a du Lucifer dans cette interprétation du mythe prométhéen, mais un Lucifer dont le péché se mêle à l’amour de la créature…

Max Klinger, L’Éveil
Et pour accompagner le tout, un peu de musique fin de siècle. J’étais partie sur la Danse macabre de Saint-Saëns, et puis non, parce que je suis snob, et que mon état d’esprit du moment se rapproche plus de cette mélodie un peu amère, qui me murmure que je ne me trouve pas là où j’aimerais être…  
 Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie, etc. etc.

mercredi 5 novembre 2014

CLXXXIX ~ HalloWeek-end, et soirée Voriagh.

(Un jour, j’arrêterai de produire ce genre de jeux de mots stupides. Un jour.)

Cette année, pour Halloween, je réorganisai du fond de mon lit ma maison sur ma cartouche New Leaf avant de m’arracher les cheveux sur Portal

Une chambre somme toute normale.
Un salon qui l’est tout autant.
…car le point d’orgue Halloween-esque de cette fin de semaine avait en fait lieu mercredi dernier, lors de la soirée Voriagh organisée pour l’occasion.

Effrayant !
Comme à leur habitude, Vivien et Olivia avaient mis les petits plats dans les grands pour la décoration et  pour l’accueil. Nous avons tous eu droit à un cadeau de bienvenue (un gri-gri avec une breloque en forme de crâne), et la soirée se déroula entre personnes de bonne compagnie et bien habillées (c’est important).

(Mes photos sont hélas de piètre qualité, vous n’imaginez pas comme j’ai hâte de pouvoir utiliser autre chose que mon portable pour façonner mes compte-rendus…)

 Les habituelles (et délicieuses) douceurs vegan dans le thème de la soirée.

Les demoiselles de la boutique ont laissé quelques tutoriels pour la décoration sur leur blog.

Je pose avec des gens beaux. La photo de gauche est d’Olivia, vous pouvez en voir encore plus sur le compte Instagram de la boutique). Clafou-Chloé avait vraiment joué le jeu à fond en arrivant en superbe sorcière du fond des bois.

Le sac de Beryl est fabuleux (photo d’Olivia, une fois encore).
Mais mon plus grand coup de cœur a été pour le béret de Stella Polaris, décoration faite à la main, avec tuto à la clef.
Encore une belle réussite, donc. Vivement la prochaine !

lundi 3 novembre 2014

Un petit mot.

Ce week-end, Burogu-chan a dépassé les 50 000 vues, ce qui m’émeut beaucoup (et me terrifie un peu). Ce nombre, symbolique par son absurde grandeur, vaut bien quelques lignes ; je suis très touchée d’avoir été lue tant de fois, pour les billets légers comme pour ceux qui viennent des profondeurs de mon cœur. Lire les quelques commentaires qui sont laissés ici m’est toujours agréable, échanger des futilités au travers de cette curieuse fenêtre qu’est l’écran m’apporte plus que je ne voudrais l’admettre. Je me dis souvent que sans vos regards, sans vos mots, je n’aurais pas eu le courage d’abattre certaines chaînes qui me retenaient parfois de mener mes envies à leur terme.

Pour tout cela, merci. Un seul merci, immense de sobriété, absolu comme ma gratitude.


Et une rose aussi, issue de The Language of Flowers: An Alphabet of Floral Emblems (1857)
Transparent White Star