mardi 11 février 2014

CXLIII ~ Flânerie à La Rochelle

Il y a déjà quelques semaines, nous sommes allés passer deux jours à La Rochelle. Tout s’est un peu organisé sur un coup de tête, j’avais envie d’aller voir ailleurs, et… c’est tombé sur la Charente-Maritime. Le destin est un petit farceur (ou pas).

Bateau fantôme.
 

J’ai eu du mal à photographier quoi que ce soit, le ciel luisait le samedi de ces éclats blancs et crus d’hiver qui aveuglent les lentilles des machines et l’œil des passants ; quant au dimanche, il pleuvait à verse.

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Doux mois de janvier.
Samedi, nous nous sommes simplement promenés le long de la digue et des jardins. Entre les nouveaux horaires de l’Ohm et mes problèmes de sommeil, nous nous sentions difficilement capables de faire plus. Journée douce-amère en somme, comme ce soleil éclatant qui ne chauffe pas, ou si peu.

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Heureusement, pour me faire rêver, les arbres rochelais cachent le château des mille et une nuits de mes rêves. Gonflable. Et à contre-jour.
Joli tronc.
Nous logions dans la vieille ville, juste à côté des arcades et d’un salon de thé dans lequel nous avons passé une bonne partie de la soirée avant de rentrer dormir (ô joie).

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Place de l’hôtel de ville.

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On sait rigoler à La Rochelle.
Je voulais surtout profiter de La Rochelle pour son architecture et son musée du Protestantisme qui, évidemment, est fermé le dimanche. Réflexe du Parisien qui a oublié que normalement le dimanche est un jour chômé.

Maison Henri II.
Alors nous nous sommes promenés sous une pluie assez drue par moments, mais j’en garde malgré tout un bon souvenir. A force de rester enfermée dans un bureau toute la journée, j’oublie certaines sensations, comme celles des bourrasques de vent ou de la goutte de pluie qui se glisse sournoisement entre le col du manteau et la chevelure humide…

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Eglise Sainte-Eustelle.

Gros plan sur une partie de la façade du temple protestant, et une ruelle. J’ai tant d’attirance pour les coupe-gorges.

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Eglise Saint-Sauveur.
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Passage obligé au Jardin des Plantes.

Les arcades.
Finalement nous avons fini cette journée pluvieuse dans deux musées, le musée des Beaux-Arts de la ville et le musée du Nouveau-Monde. Le premier, à la collection succincte mais d’assez bonne facture, présentait quelques artistes de la région, comme Eugène Fromentin, dont j’avais déjà vu quelques toiles orientalistes au musée d’Orsay (il peignait superbement les chevaux !).
Mon cœur a raté un battement devant un tableau de Victor Leydet, Le Vendredi saint, dont j’ai adoré l’ambiance, et le visage de cette jeune fille, si rêveur, si loin de ce qui se passe autour d’elle, et si mélancolique, alors que l’on célèbre l’épisode le plus tragique du Nouveau Testament…


Elle me donne des frissons.
Dans un genre totalement différent, j’ai beaucoup aimé le musée du Nouveau Monde, qui présente le commerce triangulaire sans pudeur déplacée ni auto-flagellation malvenue. C’est objectif et instructif, j’avais l’impression de retrouver mes cours d’histoire des Amériques du lycée, l’accent texan de mon ex-professeur en moins.
Tout un étage du musée était également consacré à la conquête de l’Ouest américain, avec quelques bibelots du quotidien des chercheurs d’or, mais aussi des objets traditionnels de différentes tribus amérindiennes. 

Voilà le genre de pièces qui vous prend à la gorge.
Je vous note la description donnée par le musée, pour mieux apprécier cette puissance symbolique :

Coiffe rituelle des Indiens Blackfoot constituée d’un assemblage de plumes provenant des ailes d’un aigle royal fixées sur un bonnet en peau à l’aide de pièces de tissu rouge taillées dans le drap de l’armée américaine. L’extrémité des plumes est ornée de crin de cheval teint en rouge. Une bande en quill (piquants de porc-épic aplatis et teints) figurant des motifs géométriques se déploie au niveau du front. Différentes pendants y sont fixés et viennent compléter l’ornementation (peaux d’hermines, tissu, perles bleues…).
Ce type de coiffe en plumes d’aigle royal constituait le symbole de prestige le plus important et le plus imposant des guerriers Blackfoot. Comme chez de nombreux peuples des Plaines, l’aigle est le symbole de la puissance guerrière sacrée.
La réalisation d’une coiffe donnait lieu à de nombreuses cérémonies et chants célébrant la valeur du guerrier auquel elle était destinée. Au cours de la confection, à chaque fois qu’une plume était ajoutée, on rappelait l’un des hauts faits d’armes du possesseur. A ce titre, une fois terminées, elle constituait un trophée rappelant ses nombreuses victoires et plus largement de la tribu toute entière.

Et cette coiffe a beau se retrouver derrière la vitre d’un musée, l’atmosphère vibre encore autour d’elle d’ondes vigoureuses et guerrières. 

Que dire, ensuite ? Il fallait attendre le train. Alors nous sommes retournés manger un gâteau, avant de faire les zouaves (mais de façon silencieuse et courtoise) dans la gare avant l’heure fatidique.

Gâteau et infusion elfique. Rien que ça.
Un Ohm qui fait le zouave dans une gare.
Et retour à Paris, retour au travail… mais avec quelques spectres d’embruns pour tenir le coup.

4 commentaires:

  1. La Rochelle semble être une très belle bille, tu me donnes envie d'y aller.
    Cette jeune fille donne des frissons en effet, c'est une représentation si "profonde"... wow.

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    1. N'est-ce pas ? Je suis vraiment fascinée par son visage.
      J'ai préféré la ville sous la pluie que sous le soleil ; personne dans les rues, la pierre noircie par le temps, avec ces bourrasques océanes, c'était un vrai plaisir, malgré les pieds mouillés !

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  2. Tes articles sont tellement calmes, reposant ç_ç je me sens bien en les lisant ( je ne sais pas pourquoi mais j'avais presque envie de pleurer - oui je suis sensible)
    Tes problèmes d'insomnies m'inquiètent un peu T_T j'essaye de me renseigner pour pouvoir t'aider *hug*

    et ça va pour un zouave il est plutôt calme! (Bande de zouave ! Bachibouzouk !)

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    1. Et bien écoute, si je peux t'apporter un peu d'apaisement ! – mais ne pleure pas trop, tout de même.

      (Moule à gaufres !)

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