vendredi 29 novembre 2013

Lolita 52 challenge : October...

…presque à l’heure, donc.


Le principe consiste à répondre à une question par semaine, mais je préfère faire une division mensuelle pour ne pas trop polluer mon blog. Vous pouvez trouver la liste complète des questions sur le blog FylolitaAnd now, let's start !



October, week #40 : 5 inspirational fictional characters.

    ~ Emma Peel. Mon modèle, mon idole.


Elle est simplement parfaite. Belle à couper le souffle, intelligente, vive, spirituelle, athlétique, cultivée. Elle se passionne pour la psychologie, la physique atomique, la botanique, le tout en pratiquant l’escrime avec grâce et buvant son champagne avec élégance et espièglerie (un mélange tout de même difficile à accorder).
Mon goût personnel s’accorde souvent mal avec les vêtements des années 1960, mais je reste malgré tout sous le charme des tenues qu’elle porte, comme ce déshabillé évanescent dans un château en Écosse, son déguisement d’Oliver Twist lors d’un bal costumé (quel superbe garçonne !), ou cet ensemble de cuir et de piques qu’elle porte lors d’une soirée décadente hommage au Hellfire Club du 18e siècle…
Je connais tous les épisodes de Chapeau melon où elle apparaît par cœur, je les ai vus des dizaines de fois mais ne m’en lasse pas. Si, autour de mes 30 ans, je peux approcher un peu d’Emma, mon existence n’aura pas été vaine (rien que ça).

Juste pour le plaisir des yeux.

    ~ Natacha Rostov.

L’une des héroïnes de Guerre et Paix, sans doute celle à laquelle je m’identifierais le plus si je ne la trouvais pas aussi... héroïque. Héroïque dans un sens curieux d’ailleurs, car elle est belle, naïve, innocente, intelligente, sensible, des traits de caractère qui ne sont pas vraiment ceux des héros, d’autant qu’elle faute, stupidement, mais sa magnifique repentance en fait l’un des êtres les plus sublimes du roman. Et l’un des plus tristes, aussi.
L’un des thèmes auxquels je suis le plus sensible est celui de l’orgueil, qu’il soit assumé ou repenti. La figure des anges déchus me fascine, tout comme l’arrivisme forcené d’un Julien Sorel (d’autant que ce dernier a la particularité fort intéressante de puiser ses sentiments nobles du même orgueil qui le rend si insupportable) ; néanmoins le repentir désintéressé possède lui aussi bien des aspects prenants, tout comme l’emprise progressive de l’oubli de soi qu’une nature un peu faible expérimente face à la flatterie. Et c’est tout à fait ce qui arrive à Natacha.
Pour autant, ce en quoi elle m’inspire reste assez simpliste, contrairement à la complexité des passions qui la traversent au fil du roman. J’aimerais être la Natacha de seize ans, juste avant qu’elle ne rencontre ce terrible (mais superbe) Bolkonsky (qui a d'ailleurs une belle relation à l’orgueil lui aussi)(oui je suis une fangirl), celle qui ne se fond pas dans le moule de l’aristocratie russe non par snobisme mais par essence (avant d’être corrompue par un aventurier) et qui préfère regarder la lune en chantant de vieilles romances que d’aller dormir.
Je ne suis pas vraiment nostalgique de mon enfance ou de mon adolescence, sinon de quelques vagues réminiscences qui m’émeuvent avant de repartir aussitôt dans les méandres de la mémoire. L’enfance, ça craint, on ne vous prend pas au sérieux, et avec raison car vous êtes un enfant. En revanche je pense que l’éveil, ce moment où l’enfant foncièrement égoïste découvre sa petitesse face à la grandeur de ce qui l’entoure, doit être chéri et précieusement conservé. Sans émerveillement, la vie devient routine sournoisement meurtrière. Natacha apporte le sien à Guerre et Paix. Et de toute la puissance de mon orgueil, c’est ce que je souhaite apporter à mes proches et au monde qui m’entoure.

   ~Tomoyo/Misato.


Je les mets toutes les deux dans le même sac car elles se ressemblent beaucoup – plus vaguement peut-être pour leur style vestimentaire, bien que je trouve celui de chacune vraiment chouette. J’ai rarement vu des personnages secondaires aussi charismatiques. Si elles sont plus effacées que leurs héroïnes respectives, elles ont néanmoins un caractère suffisamment fort pour exister à leur côté – et ce en sachant s’effacer lorsqu’il le faut. Leur bonté et le soutien qu’elles apportent à ceux qu’elles aiment est sincère sans être mièvre.
J’adore leurs vêtements. J’ai peut-être un peu plus de réserve sur leur personnalité. Néanmoins, solitaire et pessimiste comme je suis, je me sens toujours mieux quand je pense à elles. Elles adoucissent un peu mes crises de défiance. Et je me dis que si je pouvais parfois adopter un peu de leur bonté, ce ne serait pas nécessairement une mauvaise chose. Si je les trouve parfois trop effacées pour être un modèle moral parfait (à la différence d’Emma Peel), leur douceur reste positive, car non dénuée de volonté. Et il y a les vêtements (Vivienne, mon amour !).

   ~ le professeur Layton.


Toujours élégant malgré son polo orange (c’est dire !) curieux, ouvert d’esprit, raffiné, courageux, le professeur est définitivement entré dans mon cœur depuis que je l’ai vu proposer à de parfaits inconnus une bonne tasse de thé réconfortante dans le deuxième opus de ses aventures.
Plus sérieusement, j’aimerais faire preuve d’autant de ténacité que lui, que ce soit dans la résolution d’énigmes (c’est toujours utile) que dans le reste.
(Je viens de finir le dernier jeu, ça a dû m’influencer dans ma réponse.)


October, week #41 : Fondest meetup memory.

Celui qui m’a le plus marquée était aussi le premier, et j’en parle déjà ici.


October, week #42 : The ways in which I fit the cliche.

Ah. Depuis le temps que je voulais répondre à cette question. Je la trouve vraiment très intéressante, car elle s’arrête sur un aspect du lolita qui rebute parfois certaines personnes, à savoir une forme de négation de l’originalité. J’ai toujours trouvé rigolo que jusque dans les modes souterraines, qui rejettent la masse d’une manière ou d’une autre, on retrouve cet instinct grégaire qui pousse à partager suffisamment de comportements similaires pour devenir des lieux communs.
Je suis toujours un peu attristée par les personnes que le cliché terrifie au point qu’il devienne un critère de sélection en matière de loisirs ou d’apprentissage (« mais tu ne vas pas faire ça, c’est trop cliché », « mais tu ne peux pas aimer ça, c’est trop cliché »), la peur d’être identifié dans un groupe que l’on méprise plus ou moins primant sur les autres goûts et les envies. Je trouve cette attitude aussi ridicule que celle qui consiste à aimer certaines choses parce que le groupe les aime et non par inclination personnelle. Et dans tous les cas, lorsque l’on pose la question « Penses-tu être un cliché ?», la réponse sera non 9 fois sur dix, parce qu’il est plus agréable de se sentir unique, même en faisant preuve de mauvaise foi.
De plus, se cacher derrière le second degré m’agace. Le second degré est simplement une façon de ne pas assumer ses choix en invoquant l’humour d’une façon que je juge déplacée. J’ai beaucoup d’auto-dérision, mais toujours au premier degré.
Bref, il serait peut-être de temps de répondre à la question… Le cliché pour moi se scinde en deux : d’un côté le cliché de l’idéal à atteindre, de l’autre les petits défauts de celle qui essaie de l’atteindre, plongée dans un milieu de langues de vipères et de chiffons superficiels. J’ai donc réparti mes réponses selon cette division.
Cliché de l’idéal :
   ~ Je bois du thé.
   ~ J’écoute de la musique classique.
   ~ Je bois du thé en écoutant de la musique classique.
   ~ De manière générale, j’aime tout ce qui a trait aux XVIIIe et XIXe siècles (sauf la philosophie des lumières française, et spécialement Voltaire). Et je lis des biographies de Marie-Antoinette.
   ~ J’aime les macarons et les cupcakes.
   ~ Je vis dans un lieu pas mal envahi par les livres.
Cliché de la personne :
   ~ Ma relation avec l’argent est plutôt immature.
   ~ J’aime bien les potins.
   ~ J’aime le Japon.
   ~ J’ai un penchant pour l’esthétique homosexuelle (deux poupées qui se tiennent la main, tout ça).

Beaucoup de choses sur le paraître ici, qui reviennent souvent dans la bouche de certaines, même si pour moi le lolita est bien plus que ça. C’est avant tout un moyen, un cheminement esthétique. Peut-être est-ce un cliché également de penser cela ?


October, week #43 : The ways in which I do not fit the cliche.

Comme je n’avais pas vraiment d’idée, j’ai demandé à l’Ohm, et comme j’aime bien ce qu’il a dit, je le recopie ici.

« Pour ce qui est de l’éloignement du lolita, je dirais que tu n'as pas forcément peur de mettre la main dans le cambouis, pour ainsi dire. Tu es loin d’être précieuse, et lorsqu’il faut se tâcher ou suer pour parvenir à quelque chose qui te tient à cœur, tu n'hésites pas. Je pense notamment à la marche à Hakone ou à Kamakura. Ce n’est certainement pas une flaque d'eau ou même une mauvaise chute qui t’auraient arrêtée. Tu as toujours une part de garçon manquée en toi. D’autre part, je pense que tu es assez ouverte d’esprit pour apprécier quelque chose qui est totalement en dehors du lolita, voire même qui puisse s’y opposer. Je dirais que, d’une manière générale, tu sais détacher ta personnalité du lolita, et que si celui-ci a été, et est toujours un certain modèle, il est loin d'être le seul, et il n’est pas question pour toi de sacrifier quelque chose que tu trouves bon au lolita. Il y a beaucoup de liaisons, mais pas parce que tu veux te dire lolita, seulement parce que cela te correspond. Et donc, dans les cas où cela ne te correspond pas, tu n’as aucun scrupule à t’en détacher. Je pense, par exemple, aux fois où tu veux faire du mori, ou je ne sais quel autre style, même qui ne se retrouverait pas du tout dans la communauté. Tu vois toujours l’idée sous-jacente, et peu t’importe si c’est du lolita ou non. »

Je rajouterai par rapport à l’idéal que je n’ai pas du tout une jolie voix posée, que cela m’énerve, et que j’aimerais bien travailler dessus.


October, week #44 : How strangers react to my clothes, and how I react to their reactions.

(Je pars ici du principe que les réactions ne sont ni violence verbale ni violence physique, qui dans tous les cas sont inacceptables.)
Très franchement, si ce sont des inconnus, je m’en fiche un peu. Je ne vois même pas pourquoi ils auraient à réagir sur ma façon de m'habiller s’il ne me connaissent même pas ; néanmoins j’espère parfois pouvoir apporter un peu d’onirisme chez ceux qui s’ennuient.
Généralement je réponds poliment aux compliments, même s’ils m’agacent tout autant que les remarques négatives ; je préfère les sourires, façon discrète et non-invasive de signifier son appui, son approbation, son admiration même, pourquoi pas. Les relations humaines manquent de finesse, il faut parler, exhiber à haute voix, alors que l’on peut faire passer tellement d’émotions dans un non-dit.

2 commentaires:

  1. LAYTON \o/

    Je ne sais pas trop comment commenter pour les questions des clichés, je trouve que ce que dit guillaume est très beau ! (il mérite sa récompense chocolat)

    Sinon pour le cliché , je me sens à la fois cliché..à la fois non.
    Je veux dire, je bois du thé (bon avec du sucre, je suis une hérétique) je mange des macarons aux fleurs. Je suis passionnée d'histoire..(etc.. etc..)

    mais dans le même temps, je bois des sodas xD , j'adore le camembert (so lifestyle) et j'aime le sexe dans l'histoire ahhaah
    Je pense qu'on est tous un pu "cliché" et c'est normal , on ne peut pas être différent non stop XD

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    1. Oui, je suis totalement d'accord ! Autant assumer et se sentir plus libre d'aller vers ce qui nous plaît. C'est dommage que le regard des autres (ici le regard de la lolita sur la lolita) soit autant pris en compte ! On vit pour soi et ce que l'on estime, pas pour des inconnues.

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