lundi 23 septembre 2013

CXVI ~ Tokyo Crazy Kawaii

La fin de la semaine dernière était riche en événements, entre la Harajuku Walk de jeudi et la Tokyo Crazy Kawaii qui commençait vendredi. Pauvre de moi, bloquée au travail, je ne pouvais qu’admirer impuissante les quelques photos qui parvenaient au compte-gouttes, lapidée silencieusement par l’ordinateur de quelques remarques narquoises (« La la la, tu n’étais pas là »). Mais contrairement à Frock On, où la distance et le prix des billets de train me retenaient à Paris, la TCK n’était qu’à quelques stations de métro de chez moi. Alors après avoir passé deux jours à pleurnicher devant un écran, je pus enfin me rendre à la première édition de cette convention.

(J’ai déjà posté la grande majorité de mes photos sur Facebook, donc je vais éviter de faire trop de doublons et poster ici celles que je juge les plus « intéressantes » ou les plus amusantes.)

La convention était divisée en cinq parties qui représentaient chacune ou presque une partie de Tôkyô : Shibuya, (boutiques de la tour 109 & black-gyarus), Harajuku (ACDC RAG, U Kimura…), Akihabara (figurines, jeux vidéo, maid café…), Tsukiji (stands de nourriture, donc) et Nippon, qui englobait objets d’artisanat et ateliers sur la cérémonie de thé et les pâtisseries traditionnelles.
Les stands en eux-mêmes étaient plutôt décevants pour moi ; pas beaucoup de variété dans les styles de vêtements proposés, des prix assez élevés (prix boutique, avec quelques réductions à la toute fin de l’événement), néanmoins ils touchaient à des thèmes assez différents pour avoir une vision assez large de la pop culture nippone, surtout au niveau des ateliers.


J’ai été faire un tour à la boutique Liz Lisa où j’ai retrouvé mon-cardigan-trop-cher-pour-ce-qu’il-était, le reste n’était pas vraiment à mon goût (même si Galaxxxy proposait des choses assez chouettes, comme ce fameux sac Dreamcast, mais bon, ce n’est pas du tout mon style, hein). J’ai violemment craqué sur une jupe Duras (que je n’arrive pas à retrouver sur leur site, donc pas de photo, désolée…), noire, plissée et gaufrée absolument sublime, et peu chère par rapport à son originalité et à sa recherche. Je ne l’ai pas prise et le regrette ardemment, certes je n’ai plus un sou en poche, mais elle était d’une telle élégance… et abordable, avec la réduction de fin de convention… *pleure des larmes de sang sous des violons larmoyants*.
À vrai dire, la seule chose que j’ai achetée, hors nourriture, c’est le dernier GLB. Je considère ceci comme un exploit. Qui mériterait un prix, une jupe Duras, par exemple.


U Kimura, la pro de la pose (une seconde = une pose).
ACDC RAG
Bref, après avoir fait un tour rapide des stands, je suis allée assister au concours lolita. Du même principe qu’un concours de Miss, 30 demoiselles défilaient dans leur tenue de lumière ; le jury en choisissait ensuite une dizaine, et leur posait des questions sur leur style, leurs inspirations. Si je ne suis pas entièrement d’accord avec le choix des grandes gagnantes, je pense néanmoins que les finalistes avaient toutes leur place dans la dernière partie de la compétition (à un choix près qui, je crois, a surpris tout le monde).
Bon, pour ma part, ma grande favorite a été dès le début Tuonetar ; en même temps sa tenue pâle, d’inspiration religieuse, ne pouvait que me plaire (et puis elle la portait superbement). Clafou-Chloé et moi étions complètement séduites, et nous avons soutenu notre favorite jusqu’au bout, même si elle n’a pas fait partie des grandes gagnantes !

Photo honteusement piquée sur Facebook.
Je n’ai pas de photo du concours parce que j’étais horriblement placée, mais une vidéo est déjà accessible ici (sans le son, hélas), j’imagine que d’autres suivront bientôt.

Nous sommes ensuite allées nous restaurer. La nourriture était terriblement chère, et le système de queues assez contraignant ; clairement l’un de mes plus mauvais souvenirs de la convention. De plus le choix pour les végétariens était vraiment restreint, comme à chaque convention en fait (mais c’est à chaque fois l’occasion de râler un peu, je ne vais pas m’en priver).
J’ai raté le concert de Moumoon, ce que je regrette. Ce n’est pas vraiment mon style de musique, mais j’adore sa voix.


Pour autant, je n’ai pas perdu mon temps puisque j’ai participé avec Sarah à un atelier pour sculpter (rien que ça) un poussin-wagashi, pâtisserie faite de sucre et de farine de riz (dont la durée de vie après fabrication fut assez brève *nomnomnom*). Notre « professeur » était adorable, parlait à peine français (une interprète traduisait les instructions) mais faisait tout de même des efforts pour nous demander de make POUSSIN together. Il a un site avec de jolies photos.

Cui cui.
Juste après, ce fut au tour de Camille, de Chloé et de Lisa de participer à un cours de cuisine, pour faire des california rolls.

Nos élèves sont très appliquées.
Après le cours, les participants se retrouvaient donc avec une barquette de makis de leur fabrication, ce qui est sympathique pour un atelier gratuit (surtout en comparant avec le prix des stands de nourriture…). Certains workshops étaient payants, comme celui de U Kimura (où l’on fabriquait des tote-bags avec du tissu dont elle avait dessiné l’imprimé), malgré tout les prix restaient assez raisonnables, par exemple, ledit atelier pour ce fameux tote-bag était à 15 euros, alors que les tote-bags en vente sur le stand étaient à 30 euros… Et j’imagine que lorsqu’on est fan, fabriquer un objet à côté d’une personne que l’on admire vaut bien 15 euros (car le fan est un portefeuille éventré sur pattes, c’est bien connu).

Je continue avec quelques snaps de la journée !

Ah, Chloé ! Les couleurs claires lui vont si bien.

Elles étaient toutes deux adorables.

Ludovic et sa peau de bête.

La demoiselle qui arrive est un peu mon coup de cœur de la TCK, une adorable mori du nom de Lisa, que Camille a croisée par hasard le samedi et que nous n’avons plus lâchée ensuite. Il me semble qu’elle était la seule mori-girl de la convention, et ce fut un régal pour les yeux de voir ce style aussi joliment représenté.


En parlant de Camille, coup de cœur également pour son auto-promotion sauvage en forme de superbe broche faite-main.
Un tissu lapin qui a beaucoup attiré notre regard.
Notre petite groupe d’amies a été faire quelques purikuras avant de se séparer, certaines demoiselles rentrant chez elles, les autres (dont je faisais partie) se dirigeant vers le concert de Shonen Knife. Ma culture sur les groupes de J-rock étant plus que limitée, je ne connaissais pas du tout l’existence de celui-ci, mais j’ai bien aimé, déjà parce que leur musique était sympathique, entraînante et joyeuse, et aussi parce que les membres du groupe dégageaient beaucoup d’énergie et de charisme, c’était un plaisir de les voir chanter, sautiller et headbanguer. Je devrais les écouter pendant mes matins difficiles (et je le promets, que la leader ait crié le nom de Roland-Garros en parlant de ses aventures parisiennes n’altère en rien mon jugement).



Une fois le concert passé, Camille, Chloé et moi-même avions prévu de nous à un after au Kawaii café avec Ludovic, Mila, Aliénor et Tuonetar (j'y ai rencontré Haru et un mâle fairy kei, d’ailleurs), alors nous sommes tranquillement sorties, en croisant quelques gyarus du groupe Black Diamond au passage.


Nous avons mis près de deux heures à arriver au Kawaii, tant Clafou a eu du mal à trouver où se garer. Curieusement, je garde un bon souvenir de ce moment, à tourner en rond en se perdant à moitié, en piaillant, chouinant, et se nourrissant de chocolat gracieusement apporté par Camille. 
Et après quelques heures à débriefer l’événement, je suis rentrée chez moi, épuisée, les pieds en compote, mais prête à remettre ça dès le lendemain.

En bonus (genre), ma tenue du jour.



Ajout d’octobre : ayant eu des problèmes avec mon ordinateur, j’ai un peu traîné à écrire la suite, mais de toutes façons mes photos étant loin d’être exceptionnelles je vous invite plutôt à aller voir le blog du Chemin de briques roses, plein de belles images.
J’ajouterai simplement que j’ai été ravie de ce week-end, de revoir Misato, de rencontrer Lisa, et de passer un chouette moment avec mes amies parisiennes.

jeudi 19 septembre 2013

CXV ~ Encore un article curieusement identique au texte d'un écrivain que j'admire...


[...] De sorte que la vie et l’âme nous apparaissaient déjà doubles. Tout ce qui plus tard deviendrait nos armes pénétrait jusqu’à nous par les canaux les plus secrets, le Baume Salva dans un faux livre, la Crême-de-Beauté cachée dans un pain d’épice, la poudre de riz de l’Empereur de Chine dans une poche de manchon, comme les instruments, qui, réunis, scient les barreaux des prisonniers. Puis, ces choses secrètes, nous en barbouillions les joues, nous les étalions sur notre visage et les promenions innocemment par la Promenade du Coq ; les cheveux bourrés d’invisibles épingles dorées, dont parfois une tombait à terre, sans que nous daignions l’apercevoir, la laissant ramasser par une duègne, comme une reine le fait d’un amant maladroit ; des rubans roses ou noirs sortant tout d’un coup de nos manches, sur lesquels il eût suffi, peut-être, de tirer pour nous ouvrir comme des boîtes à dragées. Nous avions des pyjamas, que nous mettions à minuit, nous nous réveillions avant l'aurore pour les remplacer par nos chemises, et jamais l’on ne nous surprit dans nos métamorphoses. Nous avions découvert, après quinze années d’espionnage et d’expérience, que c’est de trois heures vingt à quatre heures dix que la fatigue de la vie se faisait sentir chez nos aînées, et que leur surveillance était en défaut. Dès trois heures vingt et une nous respirions à une fiole d’éther, nous fumions à une cigarette ambrée, nous débouchions une bouteille de Célestins pour contrôler si c’est vraiment l'eau qui a le plus le goût de larmes, nous brûlions du houx à la chandelle pour avoir l’odeur exacte de l’opium, et quand à quatre heures onze le plus méfiant des êtres fatigués arrivait, il ne trouvait que deux portes ouvertes, deux fenêtres ouvertes, un parfum de sorcière…
[...] — La vie !
Que ne promet pas la vie, quand du haut d’une colline, à distance égale de parents et et de grands-parents endormis, on aperçoit soudain, toutes allumées, comme au poste téléphonique, les mille ampoules qui réclament toutes qu’on leur parle, lancinants, exigeants, les becs électriques de Bellac. Des cloches nous appelaient aussi, vieux système, de tous les plis dans la plaine et la montagne où les hommes savent le mieux reposer et dormir. Chaque peuplier frissonnant, chaque ruisseau coulant, chaque ramier attardé s’offrait de lui-même et s’élargissait en nous comme une métaphore. Seul moment où nous osions, à travers la nuit comme à travers des lunettes noires pour dévisager le soleil, regarder en face notre destin, notre bonheur, et tous ces petits feux en bas et tous ces petits feux là-haut en semblaient seulement les éclats. Nous nous accoudions au belvédère. Nous nous taisions. Parfois un craquement dans un verger, c'était une branche de prunier, surchargée, qui cassait, c'était cent jeunes fruits voués à la mort. Parfois, un cri dans un sillon, c’était la musaraigne saisie par la chouette. Une étoile filait. Toutes ces petites caresses d’une mort puérile, ou d’une mort antique et périmée, flattaient notre cœur et lui donnaient une minute son immortalité. Derrière nous, tout le passé du monde s’accumulait soudain, et nous nous arc-boutions à la balustrade pour le contenir, faible barrage. Notre moindre regard retenait en lui tout ce que l'être peut distiller des aventures humaines. En nous bougeaient tous les germes de notre vie future, tous probables, tous contraires, tous désirables ; notre mort prochaine, immédiate, mais enlacée à notre mort lointaine, à notre éternité ; notre cœur toujours calme et notre cœur toujours agité, l’un près de l’autre, se chevauchant comme les visages d’époux royaux sur des médailles ; nos époux, nos amants jouant paisiblement avec notre jalousie féroce, notre confiance aveugle ; ces voyages à Bornéo, ces tempêtes délicieuses, ces beaux naufrages, mais aussi ce séjour bienheureux, immuable dans Bellac où nous étions nées ; cet étranger brun et chéri auquel nous commandions, implacables, mais avec ce Français blond un peu bougon, à grande jaquette, près de qui nous vivions, passionnées, dans une fausse crainte ; et ces aveux en plein salon à celui qui ne veut pas comprendre ; et cette fuite devant celui qui nous poursuit ; et cette décision de s’abandonner à tous,  à personne ; et cette soif de modestie, d’effacement ; et tous ces millions, et ces orgies, et ces honneurs : tout cela s’agitait en nous, de la taille à peu près de souvenirs d’un an. Appuyées l’une sur l’autre pour aspirer la nuit, nous nous laissions allaiter par un doux monstre noir ; les yeux élargis, mais sans lueurs, et le gros diamant de Marie-Sévère était notre seul réponse, digne d’ailleurs, il venait de Tobolsk, à tant d’ombre, à tant d’éclat.

Jean Giraudoux, Suzanne et le Pacifique.

lundi 16 septembre 2013

CXIV ~ Si tu es malade, essaie un chapeau, tu iras mieux après (article frivole en vue).

La semaine avait pourtant si bien commencé ! J’ai eu la chance d’avoir quelques jours de congé, et de pouvoir les passer avec des personnes que j’apprécie énormément, mais après avoir vaillamment vaincu les vrilles de Space Mountain lundi mon corps s’est chargé de me rappeler mon statut de chochotte en me faisant lamentablement tomber malade dès les premières pluies d’automne. J’ai passé le week-end à pleurnicher au fond de ma couette, ainsi qu’à dormir, et je réalise péniblement que demain nous serons déjà lundi (enfin, techniquement nous le sommes déjà), et qu’il me faudra retourner travailler.

Du coup, j’ai décidé vers 23 heures de me changer les idées en essayant le chapeau AatP que Camille me prête pour la TCK (à laquelle je me rendrai probablement dimanche).

Outfit rundown : chapeau Alice and the Pirates, blouse Butterfly Paradise (marque indie espagnole), bustier Vivienne Westwood, bo New Look et croix Moitié.
Je suis folle de ce bustier, il fait une silhouette incroyable. Je ne sais pas encore vraiment avec quoi le porter, de plus il rend ma respiration difficile (pour cintrer, il cintre), mais j’espère pouvoir bientôt lui rendre justice.

Blurry pictures are the funniest.
La tenue que je prévois pour la TCK est inspirée d’une photographie que j’ai vue dans le KERA du mois dernier, une sorte de classic kodona que j’ai trouvé très sympa. Les styles masculins ont le vent en poupe en ce moment, ce qui me plaît bien (j’attends avec impatience mon futur costume trois pièces. Et je me dessinerai une moustache sur le visage, tant qu’à faire).

La tenue en question. Celle de droite est assez sympa aussi d’ailleurs, même si elle apparaît tronquée ici…
Même si j’essaie de m’aventurer dans des univers un peu éloignés de ce que je porte habituellement, mes préférences vont toujours au noir et aux styles les plus mûrs et élégants. Ce qui n’a rien à voir avec ma dernière acquisition.


Elle est très jolie sur la photo stock. J’aime tout autant l’imprimé dans sa teinte la plus sombre que dans celle-ci, alors lorsque je l’ai vue en vente, je l’ai achetée sans trop d’hésitation. Mais en ouvrant le colis, j’ai tout de même eu un petit mouvement de recul. Disons que c’est… bien plus rose que ce à quoi je m’attendais. Et d’un rose bien vif, en plus. Déception. Je vais tout de même essayer de me l’approprier un peu, sait-on jamais. Mais un échange contre sa camarade noire et violette est sans doute la conclusion la plus vraisemblable à cette incursion dans le monde des imprimés crème.

Bref, voici les dernières nouvelles de ma penderie. Avec l’automne qui arrive, j’ai à nouveau envie de fleurs dans des tons foncés, de tartan, et de rayures.


Mais bon, un tel achat ne sera pas pour tout de suite. Peut-être l’an prochain ?

dimanche 15 septembre 2013

CXIII

X

Je dors, mais mon cœur veille… C’est la
voix de mon bien-aimé ! Il frappe : « Ouvre-
moi, dit-il, ma sœur, mon amie, ma colombe,
mon immaculée ; car ma tête est toute cou-
verte de rosée, les boucles de mes cheveux
sont toutes trempées de l’humidité de la
nuit. — J’ai tiré ma tunique ; comment
veux-tu que je la remette ? J’ai lavé mes
pieds ; comment les salirais-je ? » Mon
bien-aimé a alors étendu sa main par la
fenêtre, et mon sein en a frémi. Je me lève
pour ouvrir à mon bien-aimé ; ma main s’est
trouvée dégoutter la myrrhe ; mes doigts, la
myrrhe liquide qui couvrait la poignée du
verrou. J’ouvre à mon bien-aimé ; mais mon
bien-aimé avait disparu, il avait fui. Le son
de sa voix m’avait fait perdre la raison : je
sors, je le cherche et ne le trouve pas ; je l’ap-
pelle, il ne me répond pas. Les gardes qui
font la ronde dans la ville me rencontrent ;
ils me frappent, me meurtrissent ; les gar-
diens de la muraille m’enlèvent mon man-
teau. — Je vous en prie, filles de Jérusalem, si
vous trouvez mon amant, dites-lui que
je me meurs d’amour.

Quelle supériorité a donc ton amant, ô la
plus belle des femmes ; quelle supériorité a
donc ton amant, pour que tu nous supplies
de la sorte ?

Mon amant a le teint blanc et vermeil ; on
le distingue entre mille. Sa tête est de l’or
pur ; ses boucles de cheveux sont flexibles
comme des palmes et noires comme le cor-
beau. ses yeux sont des colombes sur des
rigoles d’eau courante, des colombes qui se
baignent dans le lait, posées sur les bords
d’un vase plein. Ses joues sont comme une
plate-bande de baume, comme un carreau de
plantes de senteur ; ses lèvres sont des lis, la
myrrhe en ruisselle. Ses mains sont des
anneaux d’or émaillés des pierres de Tharsis ;
ses reins sont un chef d’œuvre d’ivoire cou-
vert de saphirs ; ses jambes sont des colonnes
de marbre posées sur des bases d’or ; son
aspect est celui du Liban, beau comme les
cèdres. De son palais se répand la douceur,
de toute sa personne le charme. Tel est mon
bien-aimé, tel est mon ami, filles de Jérusalem.

De quel côté est allé ton amant, ô la plus
belle des femmes ? Vers quel côté s’est-il
tourné, pour que nous le cherchions avec toi ?

Mon amant est descendu dans son jardin ;
il est venu vers la plate-bande de baume,
pour faire paître son troupeau dans les jar-
dins et cueillir les lis. Je suis à mon bien-
aimé, et mon bien-aimé est à moi… mon
bien-aimé qui fait paître son troupeau
au milieu des lis.

Le Cantique des cantiques


~~~ 

Je suis tombée il y a peu sur une superbe traduction de ce poème biblique, exécutée par Ernest Renan, philosophe et philologue du XIXe siècle, suivie d’un commentaire. Je souhaitais partager l’ouvrage ici, comme on peut le consulter sur Gallica ; évidemment, ouvrage ancien oblige, on trouve quelques remarques qui font aujourd’hui tiquer, sur la finesse des races nouvelles et la lourdeur du génie hébreu entre autres, néanmoins il éclaire superbement les passages les plus obscurs du texte. 

dimanche 8 septembre 2013

CXII ~ Un dimanche en Normandie.

Fragment de ce que je portais ce jour-là. Violet !
Peu après être rentrée du Japon, j’ai été à l’exposition sur les dessous au musée des Arts décoratifs, qui est fort sympathique, et à Versailles, qui est acceptable (oui, c’est juste du snobisme). Du coup, lorsque j’ai repris le travail, l’idée de passer mes jours de repos à soupirer en pensant à mes vacances m’agaçait profondément : il y a mille choses à faire à Paris, en France, à moins de dix heures de vol de chez soi… Et j’ai réalisé que je n’étais jamais allée à Giverny, alors que Les Nymphéas est l’une des toutes premières séries de tableaux à m’avoir émue, lorsque que je n’étais qu’une enfant. Et jamais je n’avais été voir leur berceau ! Fichtre !

Nous sommes donc partis le premier dimanche de septembre sous un soleil radieux pour une journée de flânerie dans les jardins de Claude Monet. Importante affluence oblige, nous n’avons pas été visiter la maison du peintre (se faire écraser entre deux touristes sans voir quoi que ce soit, merci bien), mais j’avais déjà suffisamment à faire avec toutes les fleurs qui m’entouraient… entre celles du musée des Impressionnismes et celles du jardin de Monet, j’étais comme folle.



Parce que vous ne le saviez pas, mais les abeilles sautent.








Après Giverny, nous sommes allés reprendre le train à Vernon, ville qui se situe à quelques kilomètres de là. 

Et sur le chemin, on trouve des oies et des autruches. Tout à fait normal.
En retournant à la gare, nous sommes passés devant l’église de Vernon, la Collégiale Notre-Dame de Vernon, à la superbe façade gothique.


Une statue de la Vierge à l’enfant, avec des scènes de la vie de la Vierge tout autour.

La chapelle du Rosaire.
Une photo bien laide de l’orgue, qui date du XVIIe siècle, avec la rose juste derrière.
Un Christ en croix du XVIIe, sur la voûte de style roman. C’est une chose que j’adore dans les églises, ce mélange des styles, des époques.
Bref, ce fut une belle escapade. J’espère pouvoir renouveler régulièrement ce genre de sorties, pour rompre un peu avec la routine du travail à plein temps.

jeudi 5 septembre 2013

Review The Little Humming Book II

Les Little Humming Books de Majolica Majorca m’ont conquise dès la sortie du premier, Secret Blink, en mars dernier. J’aime vraiment beaucoup l’idée de construire tout un petit monde autour d’une palette de maquillage, c’est pourquoi j’avais décidé de faire des reviews en m’amusant à reproduire avec mes (petits) moyens l’ambiance mise en avant dans chacun de ces livrets. La première date de juin, voici la deuxième.

Ces palettes, une nouvelle par saison, sortent à l’occasion des dix ans de la marque, en même temps qu’une collection éphémère de produits centrés autour d’un thème que Majolica Majorca met en scène dans de très courts métrages. Le thème de ce deuxième Little Humming Book est Moonlight Virgin.


Les palettes sont toujours aussi jolies.
Et à l’intérieur, on retrouve toujours la partition du très court métrage.

De gauche à droite et de haut en bas, nous avons : Water Mirror et Night Dress, les ombres à paupières, Earth Land, la base crème pour les yeux, et Swan Bill, le gloss pour les lèvres.

J’ai encore une fois emprunté le bras de l’Ohm, vous pouvez donc constater que sur une peau pâle les couleurs sont bien moins puissantes qu’elles eussent pu l’être sur une peau bronzée. Cette palette étant sortie pour l’été, c’était peut-être recherché ? Néanmoins j’aime beaucoup la couleur du gloss, ainsi que ce bleu très marqué.

Ombres à paupières, base, gloss.
Bases + ombres à paupières. Mouais.
Je ne porte pas énormément de bronze/doré de manière générale, donc finalement la discrétion des teintes ne me dérange pas plus que ça. Elles apporteront une touche d’éclat dans mes tenues les plus sombres !

Quant au thème, et bien… Difficile de ne pas penser au Lac des Cygnes avec ces couleurs un peu nacrées, et ce thème de la maiden du clair de lune. Je n’ai pas été très originale, et je me suis attachée à la figure du Cygne blanc. 

Ah, la Pavlova !
Ah, une très vague copie de la Pavlova !
J’ai essayé de penser le plus possible à ce que pouvait représenter la pureté pour moi sous forme de maquillage, donc de l'éclat, des jeux de nacre, de la transparence… J’ai utilisé la poudre Water Mirror autour des yeux, sur la paupière et sous la ligne des cils inférieurs, et j'ai utilisé Night Dress sur tout le visage, en touche très fine, pour illuminer le reste du maquillage. Je porte, également, le gloss.



J’ai déjà quelques idées pour la palette suivante, que j’ai achetée au Japon. Je m’amuse toujours autant avec, en tout cas !
Voici un lien avec d’autres photos de la palette, avec une meilleur lumière que la mienne (ahem). Merci de m’avoir lue
Transparent White Star