vendredi 2 août 2013

Go go Japan : 花 の ダイアリー ! #4 (le journal de Hana au Japon #4).

Après notre journée de shopping, nous avons décidé de revenir à de la simple visite, histoire de garder quelques sous de côté. Que nenni, mes amis, les tentations sont partout ici, comme nous l’avons bien vite compris (l’assonance n’est pas voulue).

Japon, je vous aime, toi et ton thé Donald.
Ce jour-là, nos pérégrinations nous ont poussé vers Iidabashi, un quartier situé au nord-ouest du palais impérial. C’est là que se trouve le Tôkyô Dome, le stade de baseball de l’équipe majeure de la ville. L’Ohm, qui aime beaucoup le sport comme chacun sait (ou pas), s’est découvert une folle passion pour le baseball, et nous avons été fureter vers le stade dans l’espoir d’acheter des tickets pour un des matchs des Yomiuri Giants (la fameuse équipe de Tôkyô). Le baseball est un sport très populaire ici, un peu comme le football en France, et l’équipe du baseball du Japon a plusieurs fois gagné les championnats du monde de la discipline. Voir un match au Tôkyô Dome est donc gage de bon jeu pour les spectateurs !
Mais avant tout, nous avons pris notre petit déjeuner dans un parc situé juste à côté du stade.

Une adorable cigale nous attendait sur les marches. J’ai mis mon pied à côté d’elle
pour que vous puissiez mieux apprécier sa taille !
Un parc d’attraction se trouve à côté du parc et du stade. J’ai toujours entendu dire que les Japonais étaient des chochottes en matière de sensations fortes, pourtant, autant vous dire que jamais je ne monte là-dessus.
En attendant que la billetterie ouvre ses portes, nous sommes allés nous promener dans un autre parc, le Koishikawa Korakuen, qui existe depuis le XVIIe siècle. Il est en travaux en ce moment, donc certaines parties ne sont pas accessibles au public, mais on peut néanmoins y trouver de très jolis points de vue.



On voit même la montagne russe derrière *frissonne*.

Après avoir pas mal flâné, nous sommes retournés vers le Tôkyô Dome. La billetterie n’était toujours pas ouverte, alors nous sommes passés à la boutique de l’équipe des Giants, et j’ai craqué sur un goodie Snoopy. Il a un petit gant de baseball et la casquette de l’équipe, c’est adorable ! Snoopy est très à la mode ici, on trouve son effigie pour à peu près tout et n’importe quoi (même des Pockys), ce qui est très mauvais pour mon cœur (la fangirl a la pâmoison facile), les tympans des autres (regaaaarde, c’est Snoopyyyyy), et mon porte-monnaie.
La billetterie ouvrit finalement ses portes, et nous avons acheté des tickets pour le match du lendemain.
A demain !
Nous avons ensuite longuement marché vers le sanctuaire Yasukuni. C’est un lieu de culte assez controversé car il est dédié à tous ceux morts pour la patrie, y compris, par exemple, les tortionnaires des Mandchous pendant la cruelle guerre qui a secoué l’Asie des années 1930…
Savoir s’il faut rendre hommage à son armée quoi qu’il arrive est une question épineuse, à laquelle il est difficile de répondre d’emblée. L’Histoire est avant tout écrite par les vainqueurs, ce sont eux qui imposent leurs codes et leur morale au fur et à mesure des siècles, et celle de l’opposant est tout de suite rattachée à un certaine idée du mal, face à laquelle le jugement devient rapidement partial. Le XXe siècle garde les stigmates de tels déferlements de cruauté qu’il est ardu de garder une attitude saine face aux actions que nos nations ont pu adopter. Le patriotisme est presque devenu un gros mot, tant il est à présent rattaché à des idées extrêmes. Alors forcément, se confronter à un pays où le sentiment patriotique dépasse parfois l’idée de bien et de mal adoptée par à peu près tous les pays d’Occident, ça surprend.
Mais que leur reste-t-il, aux Japonais, sinon le regret d’une gloire passée ? Les conditions humiliantes de leur défaite ont dû représenter une gifle plus que terrible pour l’identité et le sentiment nationaux. Là encore, difficile de regarder son histoire sainement. Trafiquer les livres scolaires et rendre hommage à des tortionnaires (enfin, pas que non plus, n’exagérons rien) ne sont que les pitoyables tressautements d’une nation dont la fierté a péri il y a moins d’un siècle.
Savoir si la patrie doit remercier systématiquement l’intention de celui qui s’est sacrifié pour elle, ou si elle doit avant tout juger du sacrifice à la lumière de son histoire suit à mon sens le même raisonnement que celui qui consiste à juger un criminel sur son seul crime. Combien de personnes ayant eu dans leur entourage ont pu dire à propos d’un braqueur, d’un violeur, d’un tueur : « On n’aurait jamais cru ça de lui, c’était une personne si polie et souriante », comme si faire le mal signifiait nécessairement le faire constamment ! Juger d’une personne, d’une nation comme toute noire ou toute blanche est avant tout un moyen de ne pas se poser de questions en faisant abstraction de la complexité des connexions qui se créent en nous avant d’agir. Et si l’individu est complexe, que faire face à une somme d’individus, et plus encore lorsque l’on lui ajoute un conditionnement causé par une entité extérieure (je dis extérieure mais je sais que c’est sujet à débats) aussi forte que le sentiment national !
Bon, pour en revenir à ce sanctuaire, précisons tout de même qu’il a été construit au XIXe siècle, et que sa raison d’être s’enracine bien loin des événements dont je parle là-haut, même si elle leur est depuis fréquemment associée.

Le torii est gigantesque !
Le sanctuaire.
En face du sanctuaire se trouve le parc Kitanomaru, dans l’enceinte duquel on peut trouver quelques musées. Nous avions le choix entre le musée d’art moderne et le musée d’artisanat, nous avons fini par choisir le musée d’artisanat, qui exposait des pièces d’art moderne (!) dans le cadre d’une exposition centrée sur le corps.
(J’ai l’impression que le concept d’exposition permanente n’a pas traversé la Sibérie ; la grande majorité des musées fonctionne sur le principe d’expositions tournantes sur des thèmes généralement très variés. En même temps, les musées dépassent ici rarement un seul étage, il doit donc être difficile d’y faire cohabiter deux expositions. Le choix de la variété n’est à mon sens pas un mal !)
Nous et l’art moderne/contemporain, ça fait quatre. Ce n’est pas faute d’avoir essayé, mais nous sommes souvent complètement insensibles à ce que nous pouvons y trouver, quand nous n’avons pas simplement l’impression que l’on se paye notre tête. Je reconnais la maîtrise de la physique que certains travaux nécessitent, surtout dans la sculpture, mais mis à part l’admiration pour la prouesse technique, je reste généralement de marbre.

Verger : la lumière du soleil qui pénètre le fruit, le fruit dans la lumière du soleil qui passe à travers les feuilles, de Hashimoto Masayuki.
Les photographies étaient interdites, mais je n’ai pas m’empêcher d’en prendre une d’une œuvre que je connaissais depuis longtemps et que je n’espérais pas voir un jour.

Anatomical boy, de Simon Yotsuya.
Je vais appeler cette photo Solitudes, et à travers elle le monde reconnaîtra mon génie.
(Oui, bon, j’ai tendance à pas mal divaguer quand je sors d’une exposition d’art moderne. Je crois que ça provoque en moi l’activation de la partie de mon cerveau qui contrôle la bêtise.)

En nous promenant dans le parc, j’ai aperçu le lézard le plus joli du monde ; je lui ai couru après et j’ai réussi à photographier son arrière-train.
Quant à eux, et bien… ils sont partout.
Nous voulions encore visiter plusieurs parcs et musées mais la chaleur était insupportable et nous avions très mal aux pieds, alors nous sommes rentrés pour faire la sieste. En nous réveillant, nous nous sommes sentis renaître (notre rythme de sommeil est assez chaotique ici, entre le décalage horaire mal encaissé et les insomnies auxquelles nous sommes fréquemment sujets, ce n’est pas la joie), alors nous avons décidé de ressortir, direction Shinjuku !
On trouve là-bas l’un des points d’observation les plus hauts de la ville (202 mètres), au sommet de la mairie. Contrairement aux autres, celui-ci présente l’avantage non négligeable d’être gratuit. Je suis allée prendre quelques photos des lumières de Tôkyô, la nuit, mais force est de constater qu’entre mon reflet dans la vitre et celui de la boutique de goodies derrière moi, on ne voit pas grand chose. C’est dommage, la vue était superbe !

Voici ma photo la plus réussie, c’est dire.
Shinjuku, c’est bondé, bruyant, lumineux. On y trouve de tout jusque très tard dans la nuit, et l’affluence est à la hauteur des prestations proposées : énorme et originale.
J’ai croisé un nombre de gyarus assez astronomique ce soir-là. Elles attirent irrésistiblement le regard, entre leur silhouette longiligne, leur maquillage, leurs cheveux clairs et leur démarche assurée.




(Et forcément, pas une seule gyaru sur mes photos. Flûte.)
Vous aurez sans doute remarqué les affiches suggestives qui se trouvent sur la dernière image. Nous avons été visiter le Kabukichô, sorte de quartier chaud de Shinjuku, où l’on trouve un nombre élevé de bars avec hôtesses dénudées, de cinémas pour adultes, de sex-shops et de love hotels. 

Ces dames ont aussi à leur disposition des host-clubs. Je me demande si la popularité d’un host
tient à la façon dont sa coupe de cheveux défie la gravité.
Bon, pas de panique, nous sommes restés sages et chastes. Bon, ok, on a quand même été voir à quoi ressemblaient les sex-shops outre-Sibérie, mais rien de folichon. 
Voici donc un aperçu de notre soirée dans un des quartiers ooh-la-la de Tôkyô.

J’ai acheté du maquillage.
On a été prier dans le sanctuaire de Shinjuku, ouvert 24 heures sur 24, sait-on jamais (désolée pour la qualité minable de cette photo, j’ai du mal à gérer le manque de lumière).
Nous avons cherché à manger dans une ruelle faite de restaurants, mais nous n’avons absolument rien trouvé de végétarien…
Tout ceci en naviguant entre les hosts en quête de clientèle et les demoiselles court-vêtues qui rabattaient qui voulait dans des bars à thèmes érotiques. Ce fut l’une des meilleures soirées de ma vie tant elle fut irréelle. Le monde se confondait avec des décors de carton-pâte et de plastique criard, et ne ressemblait à rien de ce que j’aime habituellement, et pourtant…

Hum, je réalise que cet article est déjà bien chargé. Je voulais enchaîner sur la journée suivante, mais je lui consacrerai plutôt le prochain message, pour ne pas tout noyer dans une débauche de photos et de bla-bla. La suite bientôt, donc !

14 commentaires:

  1. Guillaume s'est fait couper les cheveux ?

    Ce lézard est magnifique !
    Tes récits me donnent vraiment envie de visiter le Japon historique outre les lieux touristiques habituels.

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    1. Oui, il va chez le coiffeur une fois par an, et cette année ce fut juste avant le voyage xD

      Et bien écoute, fonce si tu le peux ! Après, Tôkyô n'est vraiment pas une ville riche en vestiges historiques, donc ce n'est peut-être pas la ville à privilégier si tu veux découvrir cet aspect-là du Japon...

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  2. Pour commencer j'adore ta tenue, comme toujours! J'aimerais si bien porter le noir si fluide ~

    Ensuite que dire, les photos, le récit. Tout est parfait et instructif!
    Merci Hana et bonne journée :)

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    1. Merci ! Ce genre de robes fluides se trouve assez facilement en ce moment, c'est chouette ! Je trouve que ça habille facilement, et que ça donne pas mal de cachet à une tenue simple. Je suis sûre que ça t'irait très bien ^^

      Merci beaucoup, bonne journée à toi aussi !

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  3. "Irréel" c'est complètement le mot qui me reste à l'esprit après avoir lu ton article et visualisé les photos. Ca donne tellement envie de découvrir en vrai (ça se sent que ça se transmet pas par les mots !!) Je me sens frustrée et excitée à la fois, parce que je sais que je pourrais pas aller au Japon avant un bon moment mais que je m'y approche.
    Et sinon j'aime beaucoup ta tenue :D

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    1. Ah, le voyage approche, chouette ! Tu as déjà une idée précise sur la date ?
      Merci beaucoup, je suis contente qu'elle te plaise <3

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  4. Mon dieu le purikura de Guillaume il ne se ressemble même plus, il est méconnaissable ! xDD

    Chacune de vos journées me fait rêver, vous avez l'air d'en profiter à 300% malgré les problèmes de sommeil (comme vous j'avais un rythme de sommeil assez chaotique, couchée à 20h, levée à 5h... et rien à faire si ce n'est aller acheter une glace à 100Y et la manger face à la Sumida !). Je prendrais bien l'adresse de votre appartement si cela ne vous dérange pas, il a l'air bien situé et pas mal malgré le miroir sale !

    J'ai hâte de lire la suite de vos aventures nipponnes.

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    1. Oui, c'est dire à quel point les purikuras trafiquent le visage xD En plus comme il a les yeux très clairs, ça ressort encore plus, comme s'il avait mis des circle lenses xD

      Oui, mine de rien on réalise à quel point un tel décalage perturbe le corps. J'imagine que ça sera totalement réglé quelques jours seulement avant de partir, sinon ce n'est pas rigolo xD Je te passerai l'adresse de notre appartement, pas de problèmes ! En plus le prix est plutôt raisonnable pour un logement dans Tôkyô même.

      Ok, je ne tarderai pas trop à rédiger la suite alors ;)

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  5. Le purikura de Guillaume me perturbe aussi, c'est vraiment lui? xD

    Votre visite de Shinjuku avait l'air chouette, moi je regrette de ne pas avoir pu plus m'y attarder quand j'y suis allée (juste le temps d'un dîner en fait, on a juste rapidement traversé Kabukichou mais sans trainer)

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    1. Et oui, c'est lui 8D

      En même temps, c'est vrai que vous êtes restés peu de temps à Tôkyô >_< Vous vous rattraperez lors de votre prochain voyage ! (héhé, je suis vilaine. Sérieusement, j'espère que vous pourrez y retourner bientôt <3).

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  6. Bonjour Hana !
    Je poste trop peu de commentaires sur ton blog, alors que je l'apprécie beaucoup.
    Merci pour ces récits de voyage ! Je suis allée moi-aussi au Japon pour la première fois il y a peu, je me reconnais donc parfois dans ce que tu écris.

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    1. Bonjour Opp ! Je suis contente que mes récits de voyage te plaisent. J'imagine que visiter le Japon a dû être une expérience incroyable pour toi aussi ^^

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  7. j'adore cet article je le trouve très beau, je ne saurais dire pourquoi XD Et on voit la tête de guillaume o/

    ET JE VEUX MONTER SUR CETTE MONTAGNE RUSSE

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    1. Contente que l'article te plaise ! Je ne saurais te dire pourquoi tu le trouves beau non plus, mais merci !
      Bah tu iras toute seule, hein !

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