mardi 27 août 2013

Go go Japan : 花 の ダイアリー ! #10 (le journal de Hana au Japon #10)

Dimanche 11 août.

Pour cette journée, direction Kamakura, une ville entre mer et montagnes située à quelques dizaines de kilomètres de Tôkyô, et l’un des plus beaux moments de notre voyage.


Biscuits koala, comment résister.
Avant d’aller prendre le train pour Kamakura, nous avons fait un détour pour assister à la fête du sanctuaire Tomioka Hachiman-gû, divinité de la guerre. Tous les ans a lieu une procession en son honneur, où des enfants portent les chasses qui renferment les reliques sacrées. 



De la guerre aux JO, il n’y a qu’un pas, aisément franchi par Doraemon.
L’ambiance était fantastique, les petits se donnaient au maximum et les adultes criaient à l’unisson pour les encourager, tout cela au son des tambours et flûtes traditionnels. Les commerçants du quartier leur jetaient des baquets d’eau, tout le monde se retrouvait trempé, mais joyeux (en même temps, par trente degrés dès 9 heures du matin, se faire arroser a du bon). Voir tant de belle énergie nous a mis d’excellente humeur, et nous nous sommes dirigés vers notre train le sourire aux lèvres.

Après une heure de voyage, nous sommes arrivés à Kamakura. Au début nous nous sentions un peu oppressés, les environs de la gare étaient noirs de monde. Beaucoup de Tokyoïtes vont se reposer à Kamakura le week-end, et comme nous étions en période de vacances au Japon, tout Tôkyô semblait s’être donné rendez-vous là-bas. Mais après avoir dépassé la rue commerçante, nous commencions enfin à respirer.
Les petits dépliants que nous avions pris à l’office du tourisme indiquaient que la ville comprenait cinq points de chute incontournables, nous avons donc sagement suivi le parcours qui allait de l’un à l’autre, profitant d’un air assez pur malgré la chaleur (jusqu’à 39 degrés ce jour-là). 
Le premier est le sanctuaire Tsurugaoka Hachimangu, dédié lui aussi à la divinité de la guerre, mais aussi à la déification de l’un des empereurs du Japon. On y trouve un minuscule musée dans lequel sont conservées des reproductions d’estampes à la gloire de l’empereur victorieux, et même un ou deux orignaux, trésors nationaux du Japon.


Nous nous sommes promenés un peu autour du sanctuaire, et nous avons rejoint notre deuxième point de chute, le Kencho-ji, le plus ancien monastère d’apprentissage zen du Japon.
Ce temple est l’un des meilleurs souvenirs de mon voyage, sinon le meilleur. Située en contrebas d’une haute colline, il est constitué de plusieurs monuments disséminés ça et là, l’un d’entre eux se situant tout au sommet de ladite colline. Nous avons commencé par fureter dans l’enceinte basse du temple, faite de statues, de jardins, et de lieux de prière dans ce style épuré typiquement zen qui est, je crois, celui que je préfère. 
J’ai pris énormément de photos, je vais essayer de ne pas vous noyer dedans, mais même plusieurs semaines après y être allée, mon enthousiasme est tel que je pourrais en parler pendant des heures !

Trif…*cesse donc de parler de Zelda dès que tu vois trois triangles, enfin*



En flânant autour des bâtiments principaux, on trouve un nombre incroyable de petits sentiers qui mènent à des temples secondaires, ou des lieux de cultes encore plus modestes, centrés autour de pierres sacrées.


Un cimetière.


Nous avons décidé d’aller vers le temple situé en haut de la colline. Trois quarts d’heure de montée d'escaliers, sous un soleil de plomb, par 39 degrés, en lolita, alors que nous avions déjà deux ou trois heures de marche et de côtes dans les jambes, et que nous n’avions rien mangé en plus du petit déjeuner. Quelle expérience incroyable ! 




Des sculptures des démons de l’enfer censées effrayer les hommes du mal.
Je ne suis ni endurante, ni particulièrement sportive, mais j’aime tellement ce soulagement délicieux lorsque, après avoir écrasé le corps dans un effort auquel il n’est pas habitué, on parvient au but que l’on s’était donné. Ici, un temple perdu au sommet d’une colline, au Japon, cela semble à peine réel… Je n’étais plus tout à fait moi-même, presque en transe.
La descente fut difficile elle aussi, mes RHS n’étant pas particulièrement adaptées aux chemins caillouteux, sinueux et pentus.

Une fois redescendus, nous nous sommes dirigés vers un autre sanctuaire, qui se trouvait quelques kilomètres plus loin. Pour y accéder, nous sommes passés par un chemin de randonnée qui correspondait à une ancienne route empruntée par les commerçants et les messagers plusieurs siècles auparavant. Ce fut affreux, entre 15 et 20 % de pente par endroit, après ce que nous venions de subir ! Mais nous avons vaillamment tenu le coup, et essayé de profiter des paysages (et de fuir les frelons…).


Bonjour, bel inconnu.
Le deuxième sanctuaire est assez particulier car il consacre une sorte de fusion entre deux divinités, l’une shinto et l’autre bouddhiste, chose devenue assez rare depuis quelques siècles. Il est très populaire parmi les touristes car on y trouve une source miraculeuse, censée décupler ses finances si on y trempe quelques pièces et billets avant de les conserver précieusement dans son portefeuille…

Sous le pont, la source aux sous.
Dans le quatrième site touristique incontournable selon le dépliant se trouvait une statue géante de Bouddha, assez impressionnante, que j’ai prise en photo avant de m’affaler lamentablement sur un banc. Tant pis pour la cinquième et dernière visite, nous n’en pouvions plus, alors nous avons décidé de nous en retourner vers la gare en longeant la plage (il y en avait tout de même pour plusieurs kilomètres, là encore. Nous avons mis plus d’une heure à rejoindre la station…).


Rassurant.
La plage de Kamakura est… déprimante. Elle semble sale, envahie par les touristes en mal d’espace, l’eau paraît huileuse, comme gorgée des filtres solaires gras et suants de tous les corps qui s’y sont baignés. Rien de bien différent de la tristesse que m’inspire une station balnéaire française en pleine saison estivale…
Moi qui me faisais une joie de revoir le Pacifique, ce spectacle m’a plutôt donné le vague à l’âme, que la fatigue de la journée amplifiait un peu plus à chaque minute. Et puis je ne sais plus trop ce qu'il s’est passé, mais tout à coup j'eus une grande crise de fou-rire, et je me sentis bien mieux.

En rentrant, comme nous n’en avions pas encore assez de la marche à pieds, nous avons décidé d’aller pique-niquer en face du coucher de soleil, dans la baie de Tôkyô.


Avec tout ceci, il fut temps de rentrer pour de bon et de dormir, ou du moins d’essayer. 
La suite bientôt, du moins j’essaierai, là encore (en espérant que ce soit plus concluant que pour tout ce qui touche au sommeil.)

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Transparent White Star