mardi 26 février 2013

LXXVIII ~ Et dire que ça faisait un an !



Il y a un an tout juste, je faisais le pari de me passer de chocolat jusqu’à aujourd’hui. Et au-delà de ce que cette année m’aura appris sur moi-même (!), je fus sidérée face à l’importance sociale du chocolat. On en mange partout, tout le temps. C’est une valeur de partage, de communion (enfin, de partage, à condition qu’il y en ait suffisamment pour tout le monde. Sinon, c’est une déclaration de guerre.)

Les tentations furent grandes, mais j’ai vaincu. Et merci à l’Ohm d’avoir dévalisé un rayon confiserie pour étancher ma frustration !

dimanche 24 février 2013

LXXVII

« Cheveux longs, barbare parure, toison où se réfugie l'odeur de la bête, vous qu'on choie en secret et pour le secret, vous qu'on montre tordus et roulés, mais que l'on cache épars, qui se baigne à votre flot, déployés jusqu'aux reins ? Une femme surprise à sa coiffure fuit comme si elle était nue. L'amour et l'alcôve ne vous voient guère plus que le passant. Libre, vous peuplez le lit de rets dont s'accommode mal l'épiderme irritable, d'herbes où se débat la main errante. Il y a bien un instant, le soir, quand les épingles tombent et que le visage brille, sauvage, entre des ondes mêlées, – il y a un autre instant pareil le matin… Et à cause de ces deux instants-là, ce que je viens d'écrire contre vous, longs cheveux, ne vaut plus rien. »

Colette, « Ma sœur aux longs cheveux » in La Maison de Claudine.

LXXVI ~ Tea Party Baby the Stars Shine Bright 23/02/2013

Cette année, la tea-party hivernale de la marque aux lapins tueurs s'est déroulée dans le cadre luxueux du Ladurée des Champs-Elysées, faisant la part belle aux macarons et au champagne (si, si).



Bulles !  

La nourriture était délicieuse, le service très agréable, et comme nous n'étions « que » quarante, il nous fut possible de discuter avec la majeure partie des personnes présentes.

Mila.
Les ongles tuxedo de Pommandarine et le lapin démoniaque de Selphie.
Kawaii nyan pose (almost) avec une adorable lolita dont je n'ai pas retenu le nom (hum), Ludwig, Claire et Mila.
Kourai, dont l'ensemble print Bride of Death x chaussures Vivienne m'a laissée très admirative et un peu jalouse...
Seltas, qui a gagné le prix de la meilleure coordination Alice.
Tiya et Trotrochka, dont la tenue sur le thème des ballets russes était très originale
(pas de photos en pied, parce que je n'ai vraiment pas l'âme d'un reporter-photo)
J'étais persuadée d'avoir pris également les tenues de Tuonetar et Clafoutea en photo. En fait non, ce qui prouve encore une fois que je suis un boulet photographique parce qu'elles étaient toutes les deux superbes. Tuonetar me faisait penser à une âme mystérieuse proche de celle d'une jeune veuve mélancolique (on a les interprétations que l'on peut) ; quant à Clafou, elle a toujours autant de talent pour accessoiriser ses coordinations. La tenue apparaît sobre mais lorsque que l'on y regarde de plus près on découvre une multitude de détails recherchés. Notons toutefois qu'elle portait des chaussettes Moitié, ce qui m'a fait sourire. Quand on aime Moitié, on ne peut s'en passer, même à une tea-party Baby (ce sera la leçon du jour).

Seltas et moi-même étions sœurs de collants Grimoire.
Vue d'ensemble lors de la tombola. Je n'ai rien gagné (je suis maudite !) Clafou en revanche a obtenu le septième lot... et Ludwig le premier.
Après la tea-party, Clafou, Mila, Seltas, Kourai, Ludwig, Tuonetar et moi sommes allés au Kawaii Café pour finir la journée.



Et ma tenue du jour, pour finir. Mon air épuisé camoufle mal les 39°C de fièvre de la veille, mais bon ! J'avais relevé mes cheveux en deux « macarons » de chaque côté du crâne (on voit mal...), avec une mèche bouclée qui retombait sur le devant (et qui, forcément, n'était plus si bouclée que ça à 22 heures). 


Cynthia, Myriam et moi. Cette photo provient de la page Fabebook de Céline Sysaath, sur laquelle vous pourrez trouver de très jolis fragments de cette journée.

lundi 18 février 2013

dimanche 17 février 2013

LXXIII ~ Sainte-Chapelle

Jeudi dernier, j'ai profité de mes jours de repos pour aller visiter la Sainte-Chapelle avec Lempicka. D'habitude je n'ose pas prendre de photos dans des lieux de culte, mais comme là tout le monde avait sorti son appareil j'ai suivi le mouvement ! 

Le monument se divise en deux parties : la chapelle basse et la chapelle haute. La première, au plafond bas, plus remarquable par ses piliers que par ses vitraux, sert de support à la deuxième, ce qui fait qu'elle ressemble bien plus à une crypte qu'à une chapelle. 


Saint Louis (qui a perdu ses bras à la Révolution)
Comme dans quasiment tous les monuments datant du Moyen Âge, très peu de décorations sont d'époque. Ainsi la chapelle a été entièrement restaurée au XIXe siècle après que les affres du temps et de la Révolution ont accompli leur œuvre.

 

Ces apôtres néo-byzantins ne sont donc pas d'origine. 
Nous avons ensuite courageusement visité la chapelle haute (où la température était assez basse, je ne sentais plus mes pieds à la fin des explications de notre guide. Mais cela en valait la peine !).

La rosace représente l'Apocalypse.
Des statues des apôtres ceignent les murs de la chapelle haute.
Ils symbolisent les piliers de l'Eglise, sous le dais de la Jérusalem céleste. 
La Sainte-Chapelle fut construite pour accueillir des reliques parmi les plus précieuses, acquises par Louis IX  pour asseoir le rôle du royaume de France dans la chrétienté occidentale et donc dans le monde politique de l'époque.

Les reliques se trouvaient auparavant dans cette reproduction de la Sainte-Chapelle (a Sainte-Chapelle within a Sainte-Chapelle), mais la plupart furent dispersées à la Révolution, quand elles ne furent pas simplement volées.
70 % des vitraux de la chapelle haute nous viennent du XIIIe siècle.
Quel spectacle émouvant ! Huit siècles qui nous contemplent...
Pour finir, voici un lien avec de plus belles photos et de plus amples détails sur ce superbe monument. Merci Lempicka de m'avoir accompagnée dans cette découverte, je garde vraiment un excellent souvenir de cet après-midi ! 

jeudi 14 février 2013

LXXII


J'ai enfin reçu mes rocking horse shoes. J'ai plein d'idées de tenues avec ; je vais enfin pouvoir me lancer à la fois dans quelques coordinations old-school que me languissais de mener à leur terme mais aussi dans d'autres plus modernes et orientées dolly. Depuis le temps que j'en voulais une paire, j'ai pu réfléchir à ce que je voulais en faire...

Je réalise que je n'ai pas encore annoncé ici que je participais à la tea party Baby the Stars Shine Bright qui aura lieu le 23 février prochain, alors que j'en suis très contente. Ma tenue aura pour thème « la pirate qui a vu les étoiles », autant dire que vraisemblablement je porterai ma Horoscope. Je garde un très mauvais souvenir de ma dernière tea party Baby, pour des raisons de santé notamment, et je portais cette robe pour l'occasion ; je regrette d'associer une robe que j'aime autant à une évocation qui m'est triste, donc... On ne peut récrire le passé, mais on peut au moins esquisser ses lendemains.

Et sinon, d'autres photos, en vrac, de ma journée d'hier. Il fallait que je passe au commissariat, en chemin j'ai croisé un bus qui m'emmena ailleurs. Au Rose Thé, plus exactement.

Tarte pommes-noix-miel, et thé à la rose.
Collants Grimoire, chaussures Axes Femme, sac Ahcahcum Muchacha. J'ai voulu porter quelque chose
de proche du dolly, je ne sais pas si j'y suis parvenue, mais mon côté brand-whore était satisfait.

J'ai ce col de plumes depuis mes 10 ans. Il n'est pas très confortable
(les plumes chatouillent !), mais je l'adore.
Je profite aussi de ce rapide article pour vous donner le lien de mon Pinterest, pas encore très fourni, mais qui existe. Si vous en possédez un, n'hésitez pas à me le préciser !

mardi 12 février 2013

Random poupee girl appreciation III

Première tenue d'inspiration dolly que je tente, et j'ai été assez contente du résultat.


Je me verrais bien porter ça...


Dernière tenue en date.


J'ai pensé à faire des close-up pour celle-ci. Une fois encore, je suis plus qu'admirative du travail des designers...

lundi 11 février 2013

LXXI ~ Des Mori-girls et de leurs dérivés.

Voilà un bout de temps que je voulais faire un article sur le sujet, après mes divagations sur le Sailor Lolita et le Cult-Party Kei. Mon but ici n'est pas de rédiger des sortes d'introductions encyclopédiques sur ces sujets, mais plutôt de parler de la façon dont j'aime les voir et les interpréter. De toutes façons,  pour des styles aussi libres que ceux dérivés du mori, j'ai l'impression que la simple définition n'a pas grand intérêt… même si elle a son utilité.

~~~ bref ~~~

森ガール - Mori Girl : fille de la forêt.

Les premières mori girls furent recensées dans les rues japonaises autour de l'année 2007, et le style a commencé à se faire connaître en France vers 2009. Beaucoup de lolitas, lasses de voir leur style de prédilection se pencher vers le fairy kei et la surabondance d'imprimés, furent séduites par cette recherche de simplicité, de dépouillement.

Ici pour la source !
La silhouette mori, sans être totalement informe, n'est pas des plus structurées : ce qui compte ici est la recherche des belles matières et du confort, tout en chérissant une certaine féminité. Quelques éléments rappelant l'enfance, comme les sacs-à-dos, les tissus pelucheux, complètent l'apparence de ces jeunes filles rêveuses.

Cette recherche de dépouillement et de douceur se retrouve aussi dans le quotidien de la mori girl. Elle aime se promener dans la nature ou, si elle vit en ville, dans des quartiers chargés d'histoire, tranquilles, loin des affres de la vie urbaine. Être mori, c'est un peu choyer sa solitude ; lire dans le secret de couettes douillettes et d'une tisane, regarder la pluie tomber sous un abribus, ramasser les feuilles d'automne lors d'une balade en forêt. Le mori possède, pour moi, un rapport presque instinctif aux choses de la nature, qui se communique difficilement autrement que par un sourire complice ou un regard émerveillé, tant il est spontané.


La dernière entrée sur la communauté mori de Live Journal remonte à février 2012, et celles de l'excellent blog morigirl sont de plus en plus espacées. Est-ce parce que tout a été dit et redit sur le sujet ? Tout comme pour le lolita, j'ai l'impression que le mori a subi les dérives de tout style vestimentaire populaire : il s'est peu à peu vidé de sa substance, pour ne devenir qu'une coquille sujette aux aléas des tendances. La plupart des jeunes adeptes du mori s'inquiète des règles, des marques : la peur de faire un faux-pas prime sur le naturel, un comble ! Pour autant je ne pense vraiment pas que cela soit une tragédie pour ce mode de vie un peu ascétique. Que les mori girls ne passent pas leur temps sur les forums ou les sites Internet n'a, au fond, rien de surprenant.

Et pour illustrer tout ça, voici un morceau des PoPoyans, duo de sœurs à l'influence mori très présente dans leur musique (on imagine bien le feu qui crépite dans la cheminée d'une maison à la campagne…)



沼ガール - Numa Girl : fille des marécages.

Pas de photo ni de musique pour ce style qui n'en est pas vraiment un. La fille des marécages a pris le contrepied de la fille de la forêt pour revendiquer un mode de vie plus libertaire. Lasse de voir les femmes représentées comme des créatures obsédées par leur apparence, la communauté numa déclare aimer se vêtir de leggings pour leur confort et porter les ongles courts pour mieux se curer le nez. Dans la silhouette, peu de différence avec le mori, sinon plus de couleurs foncées et de pantalons ; la tenue-type numa est proche de ce que l'on porte pour traîner tranquillement chez soi.
J'ai lu pas mal de commentaires reprochant aux numa de ne pas avoir de réel code vestimentaire, ou de ne pas innover dans la silhouette mori ; à vrai dire je faisais partie des déçues qui espéraient voir apparaître des coordinations plus sombres que celles qui existaient déjà. À la réflexion une telle démarche aurait été complètement contradictoire… S'il est une mouvance qui n'a pas encore été altérée par le temps, c'est sans doute celle-ci, et l'absence de repères visuels précis y est, à mon sens, pour quelque chose. 


ガール - Yama Girl : fille de la montagne.

Après les jeunes filles contemplatives, voici venues les sportives. Les yama girls aiment partir camper sur les roches escarpées, mais toujours en restant féminines. Comme tout street style qui se respecte, elles ont un magazine qui leur est dédié : Randonnée (qui a le mérite d'avoir un titre non équivoque), dans lequel elles trouvent des conseils vestimentaires et pratiques pour leurs excursions. 

Source
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C'est sans doute le style face auquel je suis le plus perplexe. En lisant divers articles sur le sujet, j'ai eu l'impression qu'il s'apparentait plus à un concept marketing qu'à un réel mode de vie centré sur l'amour de la montagne. On consomme pour se rendre à un lieu donné, ce qui brise, pour moi, cette idée de communion avec la nature. Mais peut-être est-ce tout simplement plus assumé qu'ailleurs, moins hypocrite ? Si la fusion totale est impossible, il reste toujours, là encore, la contemplation.

Source
Ce sont ces mélanges improbables de chaussures de randonnée et de vêtements mal assortis qui me font rêver, bien plus que ces tenues pratiques-mais-colorées-et-féminines. J'aime cette idée d'attraper à la va-vite des vêtements chauds et confortables tant l'impatience d'aller profiter du paysage est grande… même si ce côté négligé est travaillé. Mais n'est-ce pas ce qu'il y a d'intéressant dans le vêtement, l'art de créer une mise en scène, comme lorsque le comédien revêt son costume ? Il y a tant à dire avec des morceaux de tissus bien choisis, une fois que l'on a cerné son personnage !


Edvard Grieg, Dans l'antre du roi de la montagne. Sinon, je pensais à Un kilomètre à pieds, ça use les souliers, mais à la réflexion... Non.


魔女ガール - Majou Girl : fille-sorcière.

C'est donc elle, la mori sombre que je voulais voir arriver avec impatience ! Bien que je ne me privais pas du plaisir de porter du mori avec des robes noires, je ne comprenais pas pourquoi l'esthétisme du style se bornait à la mélancolie d'une fleur, alors qu'il dort au fond des bois des mythes sylvestres un peu moins naïfs mais tout aussi intéressants à exploiter. La nature est faite d'ombre et de clarté, et je trouvais superficiel de ne jouer que sur son aspect lumineux.

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Si la silhouette de la majou varie énormément, se permettant même de porter des corsets, c'est parce qu'elle perd un peu de sa notion de confort ; ce qui est intéressant ici, et qui me plaît particulièrement, c'est que l'esprit prime totalement sur le vêtement. Le but est d'apparaître comme une créature chamanique ou un esprit antique ; les loups côtoient les dryades alors que Baba Yaga traverse la forêt avec ses crânes de feu. Les coiffures extravagantes, les maquillages outranciers ont tout à fait leur place pour retranscrire les lignes obscures des contes et légendes. Impossible de décrire ce qui est spécifiquement majou, mais c'est pourtant reconnaissable au premier coup d'œil.

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Bien plus adulte que le mori de base, j'ai également l'impression qu'il se fait beaucoup plus rare chez les japonaises. Peut-être est-ce dû à la différence de nos folklores et de nos philosophies, le Monde flottant nippon se rapprochant plus de la mori contemplative et mélancolique que de l'agressivité de nos légendes primitives. Pour autant, je pense qu'il y aurait beaucoup de choses à exploiter du côté des yokai, voire même d'autres démons d'autres civilisations : les légendes sont ancestrales et le style jeune, il lui reste encore beaucoup de domaines à explorer. 
Voici un lien vers les inspirations principales de ce genre, on trouve également de belles choses sur le Tumblr de stregaforest.

 
Every Single Night, de Fiona Apple, est une chanson plutôt violente dans le rythme et dans le thème, et certains passages me font penser à des incantations. 


浜ガール - Hama girl : fille de l'océan.

Dernier né en date des sous-genres du mori, le hama est sans doute celui qui me touche le plus. D'après mes recherches, seuls deux Tumblr lui sont dédiés pour le moment (Oh Yeah Hama Girls, dont toutes mes images sur ce thème proviennent, et Sunny Pearls), mais l'idée est séduisante. Rayures des marinières, lin, cordages, bijoux de nacre : la mori des sables est une jeune fille sage.


J'ai toujours adoré les tenues marines pour leur innocence, mais l'océan ne se limite pas aux balades sur la plage : on peut se vêtir en sirène, en néréide. Le côté sombre de la mer a ses intérêts, tout comme la forêt a ses sorcières. La longue robe blanche et les cheveux détachés d'une Ophélia océane, beaucoup plus sobre que la tendance sirène pastel qui sévit ces derniers mois, me plaisent énormément.


J'avoue avoir énormément de mal à rester objective en parlant du hama... Et si j'ai la chance de partir à la mer ces prochains mois, je renouerais bien avec ce genre de tenues, qui feraient un bel hommage à celles que je revêtais lorsque j'étais petite fille.

Ravel, Une Barque sur l'océan. Obligée de finir sur du Ravel.

Transparent White Star