lundi 17 septembre 2012

XXXVI ~ Trianon et la marquise de Pompadour

Ce week-end, ce furent les Journées du patrimoine. Je n'avais encore jamais profité de cette occasion pour visiter des monuments particuliers, par crainte de la foule, mais cette fois-ci, j'ai passé outre mon appréhension.

Cette année, le château de Versailles proposait « de faire découvrir un Trianon oublié », celui de la marquise de Pompadour. Cela faisait longtemps que je n'avais pas mis les pieds à Versailles (11ans, là encore...), et il est vrai que je maîtrise mieux la période Louis XVI que Louis XV. Du coup, j'avais proposé à l'Ohm d'y aller, ce que nous avons fait samedi.

Après une longue marche (nous étions fourbus à la fin de la journée !), nous sommes arrivés à la porte Saint-Antoine, qui donnait sur le hameau de la Reine. 

Des cultures de... quelque chose.
Une maison de paysans améliorée.
Bien sûr, nous sommes ici plus du côté de Marie-Antoinette que de la marquise, mais je voulais passer par le hameau et le fameux jardin dit à l'anglaise pour comparer avec ce que j'avais retenu de la biographie de la Reine écrite par Zweig, que j'ai lue il y a quelques semaines. J'avais déjà oublié que les maisons de paysans qui furent construites pour satisfaire le doux caprice de la Reine étaient censées avoir un aspect vieilli grâce à quelques artifices : les fissures dans les murs ne sont que coups de pinceau, tout comme les salissures... Ce qui donne vraiment l'impression d'être dans un décor de théâtre ou de cinéma. La campagne fantasmée possède néanmoins bien des charmes.





La qualité des photos prises avec mon portable a tout de même ses limites...
Une soprano donnait un petit concert dans le temple de l'Amour, interprétant des arias chantés en son temps par l'illustre marquise. Je regrette d'avoir raté (de peu) l'extrait de l'intermède de Rousseau, qui apparemment était peu aimé par la Pompadour (ce qui était le cas de beaucoup de personnes de cette époque, il me semble. Rousseau, martyre des favorites et des courtisans...).

Mouais. On ne voit pas grand chose.
Une fois le concert achevé, nous avons continué notre visite. Nous sommes passés devant de tous petits enclos avec des moutons, des poules et des vaches, empruntés à je ne sais quelle ménagerie pour l'occasion. Les pauvres bêtes me faisaient de la peine, confinées dans de si petits espaces en plein soleil avec tous ces enfants qui braillaient des « MEUUUUUUUH » de leur voix aiguë pour s'amuser.

Ce qui ne les empêchait tout de même pas de manger.
Nous avons ensuite assisté à une sorte de démonstration sur les costumes du XVIIIe siècle, mais comme nous n'apprenions rien que nous ne savions déjà, nous avons continué notre visite. À côté de l'orangerie de Jussieu avait été organisé un coin lecture, avec des fauteuils et de petits recueils contenant des lettres rédigées par la marquise. J'ai cru comprendre que ces lettres n'ont jamais été publiées, et par conséquent c'était pour le public une occasion assez unique d'avoir accès à quelque-uns de ces écrits. Malgré tout, je pense qu'il est impossible de représenter objectivement le portrait d'une femme à travers sa correspondance lorsque ladite correspondance se résume à une dizaine d'extraits choisis... où la marquise était rarement présentée à son désavantage. J'ai lu les lettres d'une femme intelligente qui s'ennuyait à la Cour, qui, grand mécène devant l'Éternel, dilapidait l'argent du royaume en manifestations culturelles et s'en défendait en prétextant qu'elle faisait ainsi travailler le peuple, qui s'inquiétait pour sa famille, sa situation matérielle, sa santé ; bref, un portrait destiné à nous la rendre sympathique sans beaucoup de considération pour des faits historiques avérés. J'ai toujours du mal avec ce genre de procédés lorsque je connais mal la personne à laquelle ils se rapportent, j'ai l'impression qu'on essaie de jouer avec ma sensibilité au détriment de mon apprentissage (même si j'aurais malgré tout appris certaines choses). Toujours ce problème de la vulgarisation, et de la manière dont on doit l'appréhender sans s'en contenter entièrement...

Quoi qu'il en soit, ce fut une belle journée, et là encore j'espère ne pas avoir à attendre 11 ans pour pouvoir y retourner !

2 commentaires:

  1. Oh mon Dieu!
    C'est superbe!
    Ce côté naturel et bien moins fastueux que l'actuel Trianon est franchement resplendissant... Que j'aurais aimé le visiter aussi! Mais heureusement que ton article est là pour nous en faire profiter.

    :)

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    Réponses
    1. Je suis contente que mon article ait pu te faire profiter un peu de ce beau jardin. Pour ma part j'ai bien profité également des photos que tu as postées pour les journées du patrimoine, il faudra que je visite l'hôtel de ville un jour moi aussi !

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