jeudi 30 août 2012

XXX

« Il ne faut acheter de peinture que d'après son seul goût et sans se soucier du reste. D'ailleurs, méfiez-vous de spéculer en pareille circonstance car vous en arriveriez à supposer, par exemple, que le Cubisme dont on a tant raillé les extravagances pourrait connaître un jour la revanche qu'a eue l'Impressionnisme sur ses pires détracteurs. Certains s'y sont laissés prendre par esprit du lucre. Ne les plaignons pas. Laissons-les plutôt aux amères réflexions qu'ils ne doivent pas manquer de faire, devant leurs cubes peinturlurés. »

Monsieur, édition de février 1920.

2 commentaires:

  1. Ahah c'est assez drôle à lire, les temps changent mais pas les gens. Même si le cubisme n'est pas autant apprécié que l'impressionnisme par le commun des mortels il reste une valeur sûre pour les connaisseurs. Personnellement je ne suis pas très fan mais certains Picasso me parlent (la période bleue surtout).

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    1. Oui, je ne suis pas très fan non plus à vrai dire. Ce n'est pas tant pour défendre le Cubisme que pour la valeur intemporelle de ce genre de citations que j'ai voulu la poster... D'ailleurs j'en ai une autre, plus longue, qui date de mars 1920 et qui se terminait par « Hélas ! Monsieur ! l'excès du choix qui s'offre à moi me décourage. Depuis qu'il y a des hommes qui écrivent, on a cru souvent que la perfection de la sottise venait d'être atteinte. Mais chaque fois une nouvelle production attestait que les bornes du mauvais style et de la médiocrité de pensée pouvaient reculer encore. »

      Cette citation m'a marquée en fait parce que depuis que je suis inscrite sur FB je suis sidérée de voir le nombre de personnes qui aiment à se dire « c'était mieux avant » en parlant du lolita, surtout des filles qui se plaignent des nouvelles alors qu'elles ne le connaissent que depuis un ou deux ans, voire moins, ou encore des adolescentes de 13 ou 14 ans qui critiquent la « génération qui suit » sans se rendre compte qu'elles-mêmes appartiennent à ladite génération... Pour quoi faire, se rengorger d'avoir appartenu à une époque supérieure ? Quel nombrilisme !

      C'est vrai, je n'aime pas l'évolution que prend le lolita, les coordinations que je voyais à mes débuts me laissent encore rêveuse et je les regrette... Mais un peu de mise en perspective ne fait pas de mal non plus. Une lolita des années 1990 pourrait regarder le lolita que j'aime et soupirer avec une moue de dégoût. J'aimerais juste que la nostalgie que je ressens reste un sentiment pur, loin des feux de paille d'auto-satisfaction que je lis un peu partout en ce moment. Je ne parle pas bien sûr de ce que tu écris sur ton blog, ou encore de ce que la plupart des filles de RE pensent à propos de l'évolution du lolita. Je sais, ou je pense savoir que nos regrets sont proches, discrets, sincères, et j'espère qu'au fur et à mesure que le lolita évoluera l'aigreur et l'égotisme resteront loin d'eux.

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